Le dépôt des candidatures pour les législatives tunisiennes du 6 octobre devait débuter lundi. Et ce, alors que le code électoral amendé et adopté par le parlement n’a toujours pas été ratifié par le président Béji Caïd Essebsi.
Un conseiller à la présidence de la République a indiqué samedi que le président Béji Caïd Essebsi n’allait pas ratifier ce code électoral, sans donner plus de détails. Pour le président de l’ISIE (l’Instance chargée des élections en Tunisie), Nabil Baffoun, cité par l’AFP, la non promulgation du code électoral amendé « n’entraîne aucune confusion dans la tenue des prochaines élections législatives et présidentielle, et c’est l’ancienne loi électorale qui sera appliquée ».
Cette loi électorale a fait l’objet en juin d’amendements polémiques votés par le Parlement. Ils posent de nouvelles conditions aux candidats, dont le fait de ne pas avoir distribué d’aide directe à des citoyens ni d’avoir bénéficié de « publicité politique ».
Cela aurait pu empêcher une candidature du magnat des médias Nabil Karoui, qui tire sa popularité de campagnes de charité télédiffusées et est poursuivi pour blanchiment d’argent, ou encore de la mécène Olfa Terras Rambourg.
L’amendement avait été déposé par le gouvernement en réaction à l’annonce de la candidature de Nabil Karoui, qui avec des élus et des candidats aux scrutins présidentiel et législatif avaient adressé le 14 juillet une pétition au chef de l’État pour lui demander de ne pas ratifier ce code électoral et de leur permettre ainsi de participer aux élections.
Notons que le chef historique du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, est, pour la première fois, tête de liste dans la circonscription électorale de Tunis, a annoncé ce mouvement dans un communiqué. Selon des députés, Ghannouchi vise ainsi la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Dans son communiqué, Ennhadha a également exprimé sa préoccupation concernant la non ratification du code électoral amendé et adopté par l’ARP.
Les législatives, prévues le 6 octobre, seront suivies par la présidentielle le 17 novembre. Victime d’un grave malaise le 27 juin, le président Caïd Essebsi est sorti de l’hôpital le 1er juillet. Âgé de 92 ans, il a laissé entendre qu’il ne serait pas candidat à sa succession.