Il était annoncé depuis plus d’une semaine que l’Alliance pour la Liberté et le Changement (ALC) et la junte militaire en commande au Soudan, étaient parvenus à un Accord sur le partage du pouvoir de transition, sous la supervision de médiateurs africains.
Depuis lors, rien n’est encore signé et l’attente devient pesante. Aux dernières nouvelles, il y auraient au moins trois obstacles à surmonter :
- Le texte de l’Accord prévoit une immunité totale et permanente aux 5 officiers qui seraient cooptés dans le Conseil souverain de Transition, structure-clé du prochain gouvernement. Selon Rashid Saeed, porte-parole de l’Association des Professionnels soudanais ” C’est impensable d’accorder de tels privilèges, vu la gravité des crimes commis “, avant d’ajouter ” Il serait raisonnable d’accorder une immunité contrôlée, qui ne serait ni totale, ni irréversible“, précise-t-il.
Les généraux pressentis pour figurer dans le prochain organe souverain de transition sont notamment le général Burhan, actuel chef du Conseil militaire de Transition, le général Kabbashi, porte-parole du CMT et le général Hametti, patron des Forces de Soutien Rapide (FSR), accusées d’avoir perpétré beaucoup d’exactions en massacrant de nombreux civils.
- Un passage du projet de texte prévoit l’octroi d’un statut spécial aux fameuses Forces de Soutien Rapide, chose qui fait grincer des dents dans les milieux de l’Alliance pour la Liberté et le Changement.
- Le même projet de texte attribuerait un caractère irrévocable aux traités signés par le CMT, y compris l’alliance militaire avec les pays du Golfe dans le cadre de l’intervention dans la guerre du Yémen. Il se dit dans les coulisses que ces traités drainent une manne financière au bénéfice du CMT.
Les négociations auraient dû reprendre depuis hier, 16 juillet, entre civils et militaires pour approfondir l’étude de nouveaux points de désaccord, mais aussi pour procéder au toilettage puis la signature du texte définitif de l’Accord.
L’espoir est permis, d’autant que l’Alliance pour la Liberté et le Changement continue à faire confiance aux médiateurs africains (le Premier ministre éthiopien et l’envoyé de l’Union africaine), qui servent, à la fois de garants et de témoins, à la partie civile.