Le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé à la formation d’une « coalition internationale » au Sahel, sur le modèle de celle qui a lutté contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie.
« J’ai proposé la mise en place d’une coalition internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel et au lac Tchad à l’image de la coalition qui a été mise en place pour lutter contre Daech au Moyen-Orient », a déclaré le président nigérien à la veille du 33ème sommet de l’Union africaine à Niamey, cité par l’AFP.
« Notre sécurité, c’est la sécurité du monde. Si demain, le terrorisme arrive à vaincre nos États (du Sahel), il ira en Europe et aux États-Unis. C’est clair. Donc la Communauté internationale doit davantage s’intéresser à la situation. Nos seuls moyens ne peuvent pas suffire », a-t-il souligné.
« Nous envisageons de mettre tout cela à l’échelle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) », a précisé le chef de l’État nigérien, ajoutant que pour cela cette organisation « a décidé de convoquer un sommet extraordinaire sur la sécurité très prochainement à Ouagadougou, au Burkina Faso, afin de mutualiser davantage les capacités opérationnelles, les capacités de renseignement, à l’échelle de la région ».
Les pays du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui disposent d’une force de 5.000 hommes, n’arrivent pas à enrayer l’extension des zones d’influence des groupes terroristes et la multiplication de leurs attaques.
Pays très pauvre, le Niger – comme ses voisins sahéliens, le Mali et le Burkina – fait face à des attaques récurrentes des groupes terroristes dans l’Ouest. Le pays est aussi confronté aux raids du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le Sud-Est. Le 4 juillet dernier, le groupe État islamique dans le grand Sahara a revendiqué l’attaque qui a tué 18 soldats nigériens fin juin.
En octobre 2017, l’État islamique dans le Grand Sahara avait revendiqué une attaque qui avait coûté la vie à quatre soldats américains et cinq militaires nigériens dans la zone de Tongo Tongo, située dans la région de Tillabéri, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Mali.