Des concerts inoubliables, des temps forts, des émotions partagées et des records d’affluence… Le festival Mawazine, organisé chaque année dans la capitale marocaine Rabat, est devenu au fil des années un véritable symbole du rayonnement culturelle du Royaume. Organisé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, le festival a attiré cette année pas moins de 2 750 000 festivaliers. Retour sur un festival aux rythmes du monde.
Une programmation internationale
Selon l’Association Maroc Cultures, organisatrice de cet événement planétaire tenu du 21 au 29 juin dernier à Rabat, plus de 200 artistes issus de dizaines de pays ont pris part à l’édition de cette année. Qu’il s’agisse du rappeur américain Travis Scott et son bain de foule à l’OLM Souissi ou des Black Eyed Peas, qui ont livré une prestation de folie et assisté eux-mêmes à plusieurs concerts dont celui de leur compatriote Future, les festivaliers ont assisté à des moments riches en émotion ont souligné les organisateurs.
Pour clôturer le festival en beauté, Maluma, à l’image de BigFlo & Oli et Future, a porté avec brio le maillot de l’équipe nationale marocaine pour soutenir les Lions de l’Atlas et le peuple marocain. Lors d’un concert qui restera dans les annales de l’histoire de Mawazine, Maluma a non seulement versé une larme mais a ému les centaines de milliers de personnes venus l’applaudir.
L’enthousiasme a touché toutes les scènes. Jusqu’au cadre intimiste du Théâtre National Mohammed V, où le groupe Sister Sledge s’est mêlé à l’audience dans un fantastique instant de grâce et de communion. Un bel hommage à l’un de leurs titres incontournables, le hit We Are Family, qui a résonné comme l’hymne de cette 18ème édition, indique la même source.
Un record d’affluence
Cette audience historique, dépassant les 2,7 millions de spectateurs, vient confirmer la popularité exceptionnelle de Mawazine et l’attrait international du festival. La manifestation a, en effet, bénéficié d’une couverture médiatique impressionnante. Elle confirme également sa place d’événement musical le plus fréquenté de la planète, le titre de festival « N°1 » mondial récemment décerné par le site de référence Statista, l’un des principaux fournisseurs de données dans le monde, ajoute l’Association organisatrice dans un communiqué.
Ce nouveau record souligne aussi la pertinence du modèle de Mawazine et la place unique qu’occupe le festival aujourd’hui : ouvert à tous, gratuit, fédérateur et porteur de valeurs, souligne l’Association qui rappelle que l’édition de cette année a ainsi été « l’occasion pour les chanteurs et musiciens de découvrir l’engouement exceptionnel dont ils jouissent auprès des Marocains ».
Une opposition qui faiblit
À l’apogée de sa force politique en 2011 et principale parti de l’opposition à l’époque, le Parti de la Justice et du développement (PJD) avait fait pendant plusieurs années du boycott du festival Mawazine son fer de lance pour confirmer son positionnement conservateur. Le parti, au pouvoir depuis les élections d’octobre 2011, a rapidement changé d’avis sur la question. À la tête du conseil de la ville de Rabat et du conseil de la Région de Rabat-Salé-Kénitra, le parti a apporté son soutien au festival.
Souvent critiqué pour le budget important qui lui est consacré, les détracteurs du festival ont toujours mis en avant « la question de la participation publique au financement de cet événement ». Pour couper court aux critiques, les organisateurs ont annoncé depuis plus de 8 ans la fin de ce financement. Selon les chiffres fournis par l’Association, le modèle économique de Mawazine s’appuie sur un budget qui provient à 32 % des sponsors privés et à 68 % de revenus variables, tels que la vente de la billetterie et les droits Télé.