Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Moad Bouchareb, a démissionné mardi. Bouchareb est présenté comme l’une des cibles de la contestation dont l’Algérie est le théâtre depuis février 2019.
« Moad Bouchareb a démissionné ce matin de son poste de président de la chambre basse », a dit Abdelhamid Si Affif, président de la commission des Affaires étrangères, cité par l’AFP.
« Le bureau de l’APN s’est réuni et a déclaré la vacance du poste », a ajouté Si Affif. Selon lui, la commission juridique de l’Assemblée devra encore élaborer un « rapport de vacance du poste » qu’elle soumettra en session plénière, chargée de l’entériner, le tout « dans un délai de 15 jours ». Aucun motif officiel n’a été fourni sur cette démission.
Bouchareb faisait partie, avec le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bedoui et l’ex-président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz, des « 4B » dont les contestataires ont réclamé le départ après la démission le 2 avril, sous pression de la rue et de l’armée, du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika.
Ancien chef du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN, majoritaire) Moad Bouchareb, 47 ans, avait été élu fin octobre 2018 après un coup de force envers son prédécesseur Said Bouhadja, lui aussi membre du FLN. À la suite de sa démission, la séance de clôture de la session parlementaire de la chambre basse, prévue mardi, a été annulée, selon l’AFP.
Ce développement intervient dans un contexte particulièrement troublé en Algérie, où les manifestations pour le départ de l’ensemble du système au pouvoir ne faiblissent pas.
Rappelons que les élections présidentielles prévues le 4 juillet pour élire un successeur à Bouteflika ont été annulée sine die faute de candidats. Et, en vertu de la Constitution, la période d’intérim au poste de chef de l’État de Bensalah est censée prendre fin le 9 juillet.
Mardi, des centaines d’étudiants et enseignants ont de nouveau manifesté, pour la 19ème semaine d’affilée, contre le régime, réclamant particulièrement la libération des « détenus politiques ».
De nombreux slogans ont de nouveau visé le général Ahmed Gaïd Salah, devenu de facto l’homme fort du pays, qui refuse les revendications du mouvement de contestation. La principale d’entre elles est la mise en place d’instances de transition débarrassées de tous les fidèles d’Abdelaziz Bouteflika et qui seraient chargées de réformer le pays avant la tenue d’une présidentielle.