Depuis son arrivée à la Maison Blanche et sous l’influence de certains de ces conseillers et de ses généreux donateurs, le président américain Donald Trump a changé d’approche au Moyen Orient et notamment dans le traitement de la question palestinienne. Après avoir provoqué la colère de la société internationale en transférant l’ambassade de son pays en Israël à la ville sainte d’Al-Qods, le locataire de la Maison Blanche tente aujourd’hui de faire primer l’aspect économique dans une question purement politique.
« L’accord du siècle » sans signataires !
Tenue mardi 25 et mercredi 26 juin à Manama la « Conférence de Bahreïn » avait été présenté comme une opportunité en or pour l’économie palestinienne. Artisan de cette rencontre qui a rassemblé plusieurs représentants des gouvernements arabes, le gendre et conseiller du président américain, Jared Kushner, s’est adressé à un parterre d’investisseurs étrangers, notamment en provenance des pays arabes du Golfe pour lever plus de 50 milliards de dollars pour l’économie palestinienne.
Appelant les Palestiniens, absents de cette rencontre, à saisir ce qu’il a appelé « l’occasion du siècle », l’émissaire de Donald Trump a eu du mal à convaincre. En effet, devant le boycott des Palestiniens et la non invitation de la partie israélienne, l’engouement pour cette rencontre, fortement critiquée par les médias arabes, a faibli rapidement. Selon plusieurs participants, il s’agit juste d’une présence de complaisance devant l’insistance de l’administration américaine.
On oublie la politique !
Passer aux investissements sans trouver une solution durable à un conflit qui a trop duré n’a pas été la bonne mesure à déployer. La conférence de Manama l’a bien démontrée. Présenté par plusieurs médias comme un plan pour acheter le silence du peuple palestinien, le projet a été voué à l’échec dès son lancement surtout avec la vigilance de l’autorité palestinienne et de certains pays arabes refusant de changer leur position en ce qui concerne la question palestinienne.
L’ombre de la question politique n’était, toutefois, pas la seule problématique de cette conférence. En effet, même le plan d’investissement posait problème. Qualifié par des spécialistes « d’idées pêle-mêle totalement surréalistes », ce projet donne la main mise à l’autorité israélienne sur plusieurs projets programmés.
D’ailleurs même le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, n’y croit pas. Selon des révélations du Washington Post, le secrétaire d’État a qualifié le plan d’inapplicable. « Je comprends pourquoi les gens pensent qu’il s’agit d’un accord que seuls les Israéliens pourront aimer », aurait-il affirmé.