Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est visé par une enquête autour d’une contribution électorale que lui a versée une entreprise. La médiatrice Busisiwe Mkhwebane, une juriste indépendante chargée de contrôler notamment les agissements de l’exécutif, le soupçonne de « violations du code d’éthique » imposé aux membres du gouvernement.
Au pouvoir depuis un an et demi, Ramaphosa s’est fait fort de mettre un terme aux scandales politico-financiers qui ont éclaboussé son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir, et l’État sous le règne de son très controversé prédécesseur Jacob Zuma (2009-2018). Son nom a toutefois été cité l’an dernier devant une commission chargée d’enquêter sur les affaires de corruption de l’ère Zuma, rappelle l’AFP.
Un dirigeant de l’entreprise de services Bosasa, impliquée dans de nombreux contrats publics suspects, a affirmé avoir contribué à hauteur de 500.000 rands (environ 30.000 euros) à la campagne électorale qui a permis au président Ramaphosa de prendre la présidence de l’ANC en décembre 2017.
Interpellé au Parlement, le chef de l’État a initialement répondu que cette somme avait été versée à son fils Andile, consultant pour Bosasa. Puis il a fait marche arrière en reconnaissant qu’il s’agissait bien d’un don électoral fait, a-t-il assuré, à son insu.
L’opposition l’accuse depuis d’avoir délibérément menti et a saisi la médiatrice de l’affaire. La présidence a indiqué mercredi que Cyril Ramaphosa avait reçu son rapport préliminaire et qu’il y répondrait, ainsi que la loi le lui permet, avant le 21 juin.
Pour rappel, Ramaphosa a été réélu le mois dernier pour un mandat de cinq ans à la tête de l’Afrique du Sud, après la victoire de l’ANC aux élections législatives le 8 mai.