Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a été officiellement élu à la tête du parti lancé en janvier par ses partisans, Tahya Tounes. La création de ce parti a eu lieu à quelques mois de scrutins nationaux qualifiés d’incertains par les observateurs.
Malgré son élection à la tête de ce nouveau parti, Youssef Chahed n’a pas pour autant prévu de quitter son poste de Premier ministre d’ici les élections, selon des membres de la nouvelle formation politique, cités par l’AFP. Ces détracteurs lui reprochent au premier ministre de faire campagne depuis la présidence du gouvernement.
Un ancien pilier du régime du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, Kamel Morjane, a été élu président du Conseil national du parti Tahya Tounes lors de la première réunion de cet organe samedi, a précisé Ali Baccar, l’attaché de presse du parti. Ce Conseil sera chargé de choisir les candidats pour la présidentielle de novembre et les législatives d’octobre.
De son côté, le parti d’inspiration islamiste Ennahdha a indiqué qu’il continuait à soutenir le chef du gouvernement. « On est avec M. Chahed, nous soutenons le gouvernement tant que M. Chahed n’est pas candidat », a indiqué le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, sur la radio privée Mosaïque, ajoutant « s’il annonce sa candidature, ça sera une situation différente qui nécessite réflexion ».
Tahya Tounes, appuyé sur le deuxième plus important bloc parlementaire, est né après des scissions au sein du parti présidentiel Nidaa Tounes, lancé en 2012 et qui avait permis au président Béji Caïd Essebsi d’accéder au pouvoir.
Les deux formations partagent le même positionnement « séculariste et moderniste » face à Ennahdha, principale force au Parlement. Berceau du Printemps arabe ayant abouti à l’éviction de plusieurs dictateurs, la Tunisie est le seul des pays touchés par les soulèvements de 2011 à poursuivre sur la voie de la démocratisation.