Le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana s’est officiellement prononcé en faveur de l’adoption d’une nouvelle Constitution. Selon lui, tous les membres du gouvernement guinéen partagent son avis. La Guinée connaît actuellement un vif débat sur l’opportunité d’une nouvelle Constitution.
Le Premier ministre a fait sa déclaration en marge d’une conférence de presse mercredi présentant le bilan de sa première année à la tête du gouvernement. Il s’agit de la première prise de position officielle d’un aussi haut responsable sur cette question, rappelle RFI.
« La Constitution garantit la libre opinion. Qu’on soit d’accord ou pas d’accord sur les sujets, il faut que les Guinéens s’expliquent. La Constitution change au rythme des mutations sociales », a notamment déclaré le premier ministre guinéen.
« Nous avons une Constitution qui consacre une douzaine d’institutions républicaines dont le fonctionnement en termes de coût est très lourd pour les jeunes démocraties que nous sommes. Donc la question d’une nouvelle Constitution, en tant que citoyen, je dis « oui ». En tant que gouvernant, je dis « oui »», a-t-il ajouté
Le Premier ministre s’est également exprimé sur la démission de Me Cheick Sako, le garde des Sceaux, rendue publique 48 heures plus tôt et justifiée par son opposition à tout changement constitutionnel. « J’ai pris acte », a déclaré Ibrahima Kassory Fofana avant de s’étonner des motifs invoqués par le ministre de la Justice, n’ayant, dit-il, lui-même jamais vu le texte de la nouvelle Constitution.
Le ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako, a présenté sa démission au président Alpha Condé. « Je n’ai pas été associé à la rédaction de la nouvelle Constitution en ma qualité de garde des sceaux », avait écrit l’ex-ministre dans sa lettre de démission.
Ancien opposant historique et premier président démocratiquement élu de la Guinée, Alpha Condé, dont le deuxième mandat s’achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats sur le continent – deux maximum en Guinée.
Le président Condé, 81 ans, n’a jusqu’à présent pas annoncé de modification de la Constitution afin de pouvoir se représenter en 2020, mais plusieurs de ses déclarations récentes ont été interprétées en ce sens. Et le 18 mai, la direction de son parti lui a demandé « avant la fin de son second mandat de doter le pays d’une loi fondamentale votée par référendum par le peuple souverain ».