En formant un gouvernement paritaire de 28 membres (14 femmes et 14 hommes), Cyril Ramaphosa pose un acte fort qui devrait donner l’exemple en Afrique et dans le monde. En France Macron en avait fait de même.
Le président sud-africain diminue aussi la taille de l’équipe gouvernementale qui passe de 36 à 28 ; c’est une option salutaire car les gouvernements pléthoriques n’ont jamais été les plus efficaces. Et, ils sont assurément budgétivores et donc coûtent chers aux contribuables.
L’Afrique du Sud traverse une situation économique très difficile, avec un taux de croissance rabougri et un chômage endémique (27%) qui pénalise les plus jeunes.
Ramaphosa est conscient que la relance de la machine économique est la priorité pour redonner espoir à la majorité noire qui lui a renouvelé sa confiance. Avec un gouvernement paritaire qui responsabilise l’ensemble de la population représentée dans ses deux composantes masculine et féminine, Ramaphosa se donne les moyens politiques de mieux remobiliser les citoyens.
Le rôle des femmes est essentiel dans tous les pays du monde car elles représentent, tout simplement la moitié du peuple. La démocratie exige qu’elles participent pleinement, à tous les échelons, à la bonne marche de l’État.
La parité est une conquête démocratique et, il est bon que le président du pays qui a la première économie du continent africain, la promeuve. L’Afrique a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles.
Pendant la lutte contre l’Apartheid, les femmes ont payé un lourd tribut. Aux côtés de Mandela, Winnie Mandela a joué un rôle majeur qui doit toujours être magnifié. Aujourd’hui, la lutte continue pour l’émancipation et l’égalité économiques.
Les Blancs continuent de dominer l’Afrique du Sud où ils contrôlent l’économie et les finances, mais aussi accaparent les terres. La parité, c’est bien, mais il faut aussi s’attaquer à la réforme agraire pour cibler les inégalités et les fortunes colossales accumulées grâce à la discrimination raciale et à l’exploitation des Noirs.
La lutte contre l’Apartheid n’est pas terminée et Ramaphosa le sait. La justice sociale est une exigence démocratique. Comme la parité.