La police a arrêté vendredi des dizaines de personnes près de la Grande Poste à Alger, point de ralliement des manifestations hebdomadaires contre le pouvoir depuis le 22 février dernier.
À « Alger, la police opère des arrestations massives parmi les manifestants », a indiqué le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie) qui constate une forte présence des femmes policières, une première depuis le début des manifestants pacifiques en Algérie. Sur son compte Facebook, le militant du Parti socialiste des Travailleurs, Samir Larabi, écrit, photo à l’appui, être en compagnie d’une vingtaine de citoyens dans un fourgon cellulaire.
Vendredi, près de la Grande Poste, des palissades ont été érigées pour en interdire l’accès aux manifestants. Plusieurs centaines de manifestants se sont néanmoins rassemblés près du bâtiment dont ils ont été tenus éloignés par une rangée de véhicules de police et un cordon policier fourni.
Le vice-président de la Ligue algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH), Said Salhi a fait état sur Twitter de « patrouilles sillonnant la ville et interpellant toute personne suspectée de rejoindre la marche. Il semble que (les autorités) veulent interdire la marche ».
Sur Twitter, le journaliste Hamdi Baala du HuffPost Algérie, a dénoncé une « ville quadrillée par le régime qui souhaite l’arrêt des manifestations ».
Pour le 14ème vendredi consécutif, les Algériens ont continuer de réclamer le démantèlement du « système » au pouvoir, et le départ de ses figures, en tête desquelles le président par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bedoui et le général Gaïd Salah, tous anciens fidèles du président Abdelaziz Bouteflika, contraint le 2 avril à la démission.
Le mouvement de contestation inédit exige également l’annulation de la présidentielle organisée le 4 juillet par le pouvoir intérimaire pour élire un successeur à Bouteflika, estimant que les personnalités du régime déchu ne peuvent garantir un scrutin libre et équitable.