Après quatre mois d’attente, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a nommé un Premier ministre. Ce dernier a été proposé par son prédécesseur, Joseph Kabila, pour former un gouvernement de coalition.
Sylvestre Ilunga Ilunkamba est le nouveau Premier ministre. Économiste septuagénaire mi-technocrate, mi-politique, il a été nommé en vertu de « l’accord politique » entre les coalitions de Tshisekedi et Kabila, selon le porte-parole du chef de l’État. Ilunga Ilunkamba doit maintenant former un gouvernement où les partisans de Joseph Kabila devraient être majoritaires, puis solliciter la confiance de l’Assemblée nationale.
Devant la presse, le nouveau Premier ministre a remercié le chef de l’État et son prédécesseur Joseph Kabila, « qui m’a proposé comme candidat Premier ministre en m’assurant de sa confiance ».
Ilunga Ilunkamba était à la tête de la Société nationale des chemins de fer congolais (SNCC). Une des innombrables entreprises publiques dont les salariés ont fait grève pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires.
Le nouveau Premier ministre a été aussi quatre fois vice-ministre et deux fois ministre au Plan et aux Finances, selon la présidence. Il doit faire le trait d’union entre le président Tshisekedi, qui dispose des importantes prérogatives que prévoit la Constitution, et Kabila, qui conserve tous les autres leviers du pouvoir, à commencer par une large majorité au Parlement.
Retour de l’opposant Moïse Katumbi
Moïse Katumbi, ex-gouverneur du Katanga est rentré au pays, trois ans jour pour jour après son départ en pleine tourmente judiciaire sous la pression de l’ancien régime Kabila. « Je reviens pour la paix et pour la reconstruction nationale dans notre pays », a-t-il déclaré, en promettant de respecter la Constitution.
Le riche homme d’affaires et président du TPMazembe, champion en titre du football congolais, a fait un retour digne d’une rock-star, écrit l’AFP, salué par des dizaines de milliers de fans pendant cinq bonnes heures entre l’aéroport et le centre-ville.
Katumbi, exilé en Belgique, avait tenté en vain de revenir en août pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle. Sa condamnation à trois ans de prison a depuis été annulée. Allié puis adversaire de l’ex-président Kabila qui l’a qualifié de « Judas », Katumbi a déclaré qu’il se situait toujours dans l’opposition au président Tshisekedi.
Il devra préciser le rôle qu’il entend jouer avec Martin Fayulu, le candidat qu’il a soutenu à l’élection présidentielle du 30 décembre et qui revendique la victoire.