Neuf personnes sont mortes et 84 ont été blessées dans des affrontements entre populations autochtones (Baoulé) et allogènes (Dioula, ressortissants du Nord) mercredi et jeudi à Béoumi dans le centre de la Côte d’Ivoire.
Béoumi, ville située à 60 km à l’ouest de Bouaké, est sous le contrôle des forces de l’ordre. Militaires, gendarmes, policiers patrouillent dans la ville pour éviter de nouveaux affrontements, selon l’AFP. Le préfet de Béoumi Djedj Mel, avait évoqué jeudi un bilan de trois morts et 40 blessés avant de décréter un couvre-feu de 18H00 GMT à 06H00 GMT.
« Il y a eu neuf morts, sept corps sont à la morgue de Béoumi et les deux autres à Bouaké », selon le Dr Victor Kouamé, directeur de l’hôpital général de Béoumi, cité par l’AFP. Selon des témoins, une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse et un conducteur de moto-taxi qui se trouvait à la gare des taxis-brousse a dégénéré mercredi en bataille rangée.
Une querelle de longue date oppose les transporteurs (taxis-brousse) d’ethnie dioula et les pilotes de motos-taxis d’ethnie baoulé. Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Sidi Tiemoko Touré s’est rendu sur place.
À une vingtaine de kilomètres de Béoumi dans le village de Bellakro, des jeunes Baoulé qui tenaient un barrage et dont certains étaient sous l’effet de l’alcool, ont crié: « On veut les Dioula », a rapporté un journaliste de l’AFP. ” La tension était toujours vive ” vendredi à Beoumi, affirmé à l’AFP un habitant de Béoumi, Amani Konan Benoît.
Les affrontements intercommunautaires, parfois meurtriers, sont fréquents en Côte d’Ivoire, pays d’environ 25 millions d’habitants qui compte plusieurs dizaines d’ethnies et une importante communauté étrangère.
Ces heurts sont souvent liés à la propriété foncière mais aussi aux transports. Des affrontements entre populations locales et transporteurs dioula, qui contrôlent traditionnellement les taxis-brousse, se produisent sporadiquement à travers le pays, faisant parfois des morts.