Les leaders de la contestation au Soudan se sont dits déterminés à ce qu’un civil dirige le futur Conseil souverain. Ce dernier est présenté comme l’institution-clé de la transition dont la composition sera au cœur de la reprise prévue des négociations avec l’armée.
Les négociations entre civils et militaires soudanais devaient reprendre dimanche soir et devaient se focaliser sur la répartition, entre armée et contestation, des sièges du Conseil souverain ainsi que sur son futur chef.
Les négociations avaient été suspendues mercredi soir par les généraux, au pouvoir depuis la destitution le 11 avril du président Omar El-Béchir, qui réclamaient la levée des barricades installées par des manifestants à Khartoum.
Rappelons que depuis le 6 avril, des milliers de Soudanais campent devant le QG de l’armée. Leur revendication principale, appuyée par la communauté internationale qui fait aussi pression sur les militaires, est le transfert du pouvoir à une administration civile.
Vendredi, des manifestants ont déconstruit des barricades mais menacé de les installer à nouveau si les généraux ne reprenaient pas les négociations. Samedi soir, le Conseil militaire de transition a annoncé la reprise des discussions dimanche avec l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation.
Depuis plusieurs semaines, les négociations butent sur la composition du Conseil. Les généraux insistent pour y obtenir une majorité de sièges tandis que les leaders de la contestation ont réaffirmé dimanche leur volonté de limiter la présence des militaires et de placer un des leurs à la tête du Conseil.
Le Conseil militaire de transition actuellement au pouvoir est dirigé par le général Abdel Fattah Al-Burhane. Les généraux qui négocient avec l’ALC ont annoncé que le général Burhane, nouvel homme fort du pays, dirigerait la future instance de gouvernement pour la transition.
Militaires et protestataires s’étaient entendus sur plusieurs points avant la suspension des négociations : la durée de la période de transition -trois ans- et la création d’un Parlement composé de 300 personnes, dont les deux tiers seraient issus de l’ALC.