Le Conseil constitutionnel mauritanien a adopté la liste définitive à l’élection présidentielle du 22 juin. Six candidats sont annoncés dont celui du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, proche du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce scrutin devrait marquer la première passation de pouvoirs entre un président sortant et son successeur élu en Mauritanie. La campagne électorale se déroulera du 7 au 20 juin. En cas de second tour, il se tiendra le 6 juillet.
Ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2008, élu en 2009 puis réélu en 2014, Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut se représenter au terme de son second mandat qui s’achève en août prochain.
Militaire de carrière entré dans l’armée en 1978, le candidat du pouvoir est un très proche de Mohamed Ould Abdel Aziz, avec lequel il a participé à deux putschs, en 2005 et 2008, date à laquelle il est devenu chef d’état-major, avant un passage au gouvernement comme ministre de la Défense de novembre à mars 2018.
Face à lui se présente notamment l’ancien chef de gouvernement de transition (2005-2007), Sidi Mohamed Ould Boubacar, soutenu par une coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, principale force d’opposition, et des petites formations dissoutes faute de résultats électoraux suffisants, issues de la majorité.
Arrivé en deuxième position, avec seulement quelque 9% des voix, lors de la présidentielle de 2014, le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid est de nouveau candidat.
La liste comprend également Mohamed Ould Moloud, chef du parti de l’Union des forces du progrès (UFP, gauche). Il est soutenu par l’opposition historique incarnée par Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), atteint par la limite d’âge (75 ans).
Le Conseil constitutionnel a également validé les candidatures de Baba Hamidou Kane, candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (moins de 2%) et journaliste, ainsi que celle d’un nouveau venu, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien.
La coalition des candidats de l’opposition, qui réclamait le vote des militaires le même jour que les civils, a obtenu gain de cause, selon un décret gouvernemental publié jeudi.