Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a limogé les gouverneurs des régions en proie à des attaques terroristes. Le Burkina Faso fait face depuis plusieurs mois à une explosion des violences attribuées à des groupes terroristes.
De nouveaux gouverneurs dans cinq régions (sur 13) ont été nominés, selon le compte-rendu du conseil hebdomadaire des ministres, qui s’est tenu mercredi soir, et relayé par les médias.
Quatre des cinq régions concernées sont dans le nord, l’est, le sahel et le centre-nord, des régions en proie à des attaques terroristes. Les nouveaux gouverneurs sont pour la plupart des administrateurs civils ou des officiers, comme leurs prédécesseurs.
Le lieutenant-colonel Saïdou Sanou gouverne désormais la région de l’Est, tandis que le colonel-major Salfo Kaboré est porté à la tête de la région du Sahel. Les administrateurs civils Casimir Séguéda et Justin Somé dirigent respectivement les régions du Centre-Nord et du Nord.
Pays sahélien pauvre, le Burkina Faso fait face depuis plusieurs mois à une explosion des violences attribuées à des groupes terroristes, que les forces de l’ordre semblent impuissantes à enrayer, bien qu’elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre ces groupes.
Dans les régions de l’est et centre est, un couvre-feu est en cours depuis mars 2019 et une opération y a été menée pour déloger les groupes armés terroristes. Confronté à une multiplication sans précédent des attaques terroristes, le Burkina Faso a procédé, début février, à une vaste réorganisation à la tête de son armée en nommant une série de nouveaux chefs.
Attribuées principalement aux groupes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), les attaques ont fait plus de 350 morts depuis qu’elles ont débuté en 2015, quelques mois après la chute du régime de Blaise Compaoré.
La majorité des attaques ont eu lieu dans le nord du Burkina, frontalier du Mali, mais elles se sont aussi étendues depuis l’an dernier à l’est et à l’ouest. Rappelons que la capitale Ouagadougou a été frappée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de 60 morts. La dernière attaque, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville.