Le seuil des 1000 morts a été franchi vendredi dans l’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de la deuxième épidémie la plus grave de l’histoire du virus.
« Au total, il y a eu 1008 décès et 422 personnes guéries », selon le ministère congolais de la Santé dans son bulletin quotidien vendredi soir, neuf mois après la déclaration de l’épidémie le 1er août dans la province du Nord-Kivu (est), et très marginalement dans l’Ituri voisine.
Les autorités congolaises et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont par ailleurs dénoncé des « manipulations politiques » qui attisent l’hostilité contre le personnel médical dans les régions affectées, un facteur qui tend à aggraver l’épidémie. Cette dernière frappe une région touchée par l’insécurité qui s’est retournée contre les personnels soignants.
Au 2 mai, les autorités sanitaires ont enregistré 14 nouveaux décès de cas confirmés. C’est la dixième épidémie sur le sol congolais, et la deuxième la plus grave dans l’histoire du virus après celle qui a menacé l’Afrique de l’Ouest en 2014 (plus de 11.000 morts).
Le taux de létalité globale de l’épidémie est de 65,9%, selon l’autorité sanitaire congolaise, qui orchestre la riposte avec l’OMS, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et quelques ONG.
Plus de 110.000 personnes ont été vaccinées depuis début août. Les deux pays frontaliers -Rwanda et Ouganda- ont aussi vacciné des membres de leur personnel de santé. « Nous anticipons un scénario de transmission continue et intense », a déploré le directeur du programme pour les urgences de l’OMS, Peter Ryan, lors d’une conférence de presse à Genève.
Pour Rappel, fin décembre 2018, Ebola a servi de prétexte à la Commission électorale (Céni) pour annuler l’élection présidentielle dans la région de Beni-Butembo. Cette décision a provoqué la colère des électeurs.