Les médiateurs soudanais dans les pourparlers entre pouvoir militaire et chefs de la protestation ont proposé la création de deux conseils, dont l’un dirigé par des généraux et chargé de la sécurité du pays.
Les pourparlers sur la formation d’un conseil unique sont dans l’impasse. Les chefs de l’armée et ceux de la protestation divergeant sur la composition de cet organe de transition. « Il y a une proposition d’avoir deux conseils, l’un dirigé par des civils et l’autre par des militaires », selon Omar al-Digeir, membre de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), cité par l’AFP. L’ALC est le fer de lance de la contestation qui secoue le pays depuis plus de quatre mois.
« Le conseil dirigé par les militaires sera en charge des questions concernant les aspects sécuritaires du pays », a-t-il dit, ajoutant que « les prérogatives exactes » des deux conseils n’avaient pas encore été définies.
Des divergences sont apparues entre les civils et militaires au sujet de la composition d’un conseil conjoint, les généraux exigeant qu’il soit majoritairement militaire, tandis que les leaders de la contestation insistent pour qu’il soit dirigé par des civils.
Un des meneurs du mouvement de protestation a exprimé dimanche son opposition à la proposition de création de deux conseils. « Nous sommes contre cette idée, nous ne voulons qu’un seul conseil souverain et symbolique, avec une représentation militaire », a déclaré Siddig Youssef, chef du Parti communiste soudanais, qui fait partie de l’ALC.
Des milliers de manifestants campent toujours devant le quartier général de l’armée à Khartoum pour exiger que l’actuel Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution par l’armée du président Omar El-Béchir le 11 avril, soit remplacé par un conseil civil.
Jusqu’à présent, le conseil militaire, composé de dix membres, a refusé de transférer le pouvoir aux civils. Il est à ce jour impossible de déterminer si un accord sur la création de deux conseils apaiserait la colère des manifestants.