La chancelière allemande Angela Merkel a appelé les pays européens à consentir plus d’efforts pour les pays du G5-Sahel. Ces derniers sont en première ligne contre les terroristes. Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques terroristes récurrentes au Sahel.
« Ce n’est pas uniquement la responsabilité de ces cinq États mais c’est une responsabilité qui concerne l’Europe également car si le chaos prend le dessus- ce que nous tenons à éviter à tout prix -cela a également un impact sur d’autres domaines », a affirmé Angela Merkel après une réunion avec les cinq chefs d’Etat du G-5 Sahel.
Les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou et tchadien Idriss Deby sont arrivés mercredi pour un sommet à Ouagadougou, où la chancelière allemande est en visite officielle.
« On a clairement démontré l’urgence en ce qui concerne la menace terroriste et c’est une menace qui ne cesse de s’accroître. Le temps presse », a ajouté Angela Merkel, premier chancelier allemand à se rendre au Burkina.
« Nous en Europe devons être plus réactifs. Certaines choses ont déjà été mises en route mais certaines choses peinent encore à se matérialiser. C’est pour cela que je m’engagerai pour que ces choses soient mises en œuvre rapidement », a-t-elle assuré.
La chancelière a promis une aide au Burkina dans le renforcement de la capacité de la police. « Nous allons fournir une aide à hauteur de 7 à 10 millions d’euros. C’est nécessaire car dans l’est et dans le nord du pays, des enfants ne peuvent pas aller à l’école », a-t-elle dit.
Dans l’Est et le Nord, des milliers d’écoles ont été fermées en raison des attaques terroristes qui menacent les enseignants et les font fuir.
Résumant la réunion avec le G5, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a dit que les membres du G5 ont eu « des discussions franches » sur la lutte contre le terrorisme aussi bien dans le Sahel que dans le bassin du lac Tchad. « Il est important, aussi bien sur la sécurisation des populations que du développement économique, que les peuples du Sahel sentent que quelque chose se met en route », a-t-il estimé.
Le président Kaboré a aussi parlé de la situation en Libye, accusant les Occidentaux de ne pas avoir écouté l’Afrique. Quant au Burkina, l’Allemagne a annoncé une aide 46 millions d’euros qui devrait « nous permettre de mieux prendre en charge la question sécuritaire au Nord et à l’Est et conduire des actions qui aideront à renforcer la résilience des populations » a souligné le président burkinabé.