C’est dans un mois et quinze jours que les Ivoiriens auront rendez-vous avec les urnes pour élire les 255 députés de leur Assemblée nationale. Près de six millions et demi de citoyens auront le droit de voter parce que régulièrement inscrits sur la liste électorale nationale homologuée et remise aux partis par la commission électorale indépendante(CEI) depuis la fin du mois d’août.
Après le boycott du référendum constitutionnel, l’opposition devrait se mobiliser cette fois pour peser de tout son poids et ce d’autant que le scrutin est à un seul tour.
Le défi pour l’opposition est de rééquilibrer les rapports de force au sein de l’hémicycle où l’hégémonie de la coalition RDR(127 députés) et PDCI(77) députés est écrasante.
Mais avec l’institution d’un sénat et d’un poste de vice-président officialisé par le référendum, les élections législatives constituent un enjeu moins déterminant. Car le président de l’Assemblée nationale ne sera plus le dauphin constitutionnel du président de la république, position qui devrait revenir au vice-président.
Il y a aussi le sénat à insérer dans la nouvelle architecture constitutionnelle avec son président.
Un axe de campagne pour l’opposition pourrait être de demander la majorité au parlement pour essayer de remettre en cause la nouvelle constitution qui ne semble pas très populaire au vu du niveau relativement faible du taux de participation au referendum qui est de 42%.
Le challenge pour la coalition au pouvoir est de rester encore largement majoritaire tout en gérant les appétits de pouvoir des uns et des autres et les batailles pour la succession du chef de l’Etat en 2020.
La Côte d’ivoire entre dans une période de campagne électorale risquée car les blessures de la guerre civile ne sont pas encore cicatrisées. Mais il faut bien que le jeu démocratique s’exerce librement et pleinement.