« N’oublions jamais que l’asservissement des peuples par l’esclavage et la colonisation a toujours reposé sur la négation absolue de leur histoire, de leur culture et de leur civilisation ». C’est dans ces mots lourds de sens que s’était adressé le président Sénégalais au peuple, il y a quelques jours, afin d’annoncer la publication prochaine des « 5 premiers volumes de l’histoire générale du Sénégal, des origines à nos jours ».
Cet œuvre monumental qui promet de retracer l’histoire des populations se compose de 25 volumes sur lesquels travaille, depuis plusieurs années, une équipe pluridisciplinaire, d’éminents Historiens et Chercheurs Sénégalais. Il s’agit de la première œuvre du genre dans ce pays d’Afrique.
Selon plusieurs sources, la taille de chaque ouvrage sera entre 500 et 800 pages. Le professeur El Hadji Ibrahima Ndao, en charge de la supervision de la collection a souligné récemment que l’un des grands défis des équipes est de retrouver des textes et des sources originales. Pour se détacher, par exemple, pendant la période coloniale des récits uniquement français.
« Ceux qui nous combattaient, ils ont écrit une autre histoire. Et c’est cette histoire-là qu’on va présenter pour bien montrer qu’effectivement, il y a cette histoire officielle qu’on nous a enseignée et tout… De l’autre côté, il y avait d’autres qui écrivaient en arabe, en traduction orale… et qui présentaient les mêmes faits, mais sous un angle complètement différent. Ça, c’est une très grande nouveauté », affirme le chercheur.
Au total, c’est 450 chercheurs qui ont participé à l’écriture de la collection bénéficiant d’un large soutien financier de l’État sénégalais. En effet, le président Macky Sall avait rappelé à plusieurs reprises l’importance d’une telle œuvre. « En faisant le récit authentique de notre passé, nous resterons à la fois notre histoire et notre patrimoine historique et notre patrimoine culturel, et civilisationnel », avait-il déclaré.