Le directeur de l’université Gaston Berger de Saint-Louis a été limogé par le président Macky Sall.

Le président Macky Sall a pris le temps de l’examen lucide des évènements qui ont endeuillé l’université Gaston Berger de Saint-Louis avant de limoger le recteur Baidallah Kane et le directeur du CROUS, Ibrahima Diao.

Il a ensuite choisi de nommer le professeur Ousmane Thiaré comme nouveau recteur de l’UGB. Ce dernier, professeur titulaire d’informatique et mathématicien réputé, a tous les diplômes et toutes les qualités requis pour assumer ses nouvelles fonctions.

Les personnalités qui ont été sanctionnées négativement ne sont pas vouées aux gémonies. Elles paient le prix fort pour avoir fait preuve d’un manque de perspicacité notoire et d’une négligence coupable.

En effet pourquoi faire intervenir les forces de l’ordre dans l’espace universitaire alors qu’un dialogue franc avec les étudiants aurait pu calmer la situation ? Le « coup de colère » des étudiants étant parfaitement compréhensible car ils n’avaient pas perçu leurs bourses et ne pouvaient donc pas payer pour les repas ?

Pour cette fois c’est l’administration qui était en faute pour n’avoir pas payé les bourses à temps. L’intransigeance du recteur et du directeur du CROUS témoigne donc d’un manque de clairvoyance avéré.

Gérer une université n’est pas seulement affaire de comptabilité et de chiffres, encore moins de rigueur financière absolue. Il s’agit de « gérer des hommes », d’apprécier des situations sociales humaines spécifiques et d’agir en conséquence, en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation et la paix sociale.

L’épreuve de force et/ou le bras de fer n’avait pas lieu d’être dans ce cas précis.
Baidallah Kane et Ibrahima Diao ont, donc été limogés et ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

Le président Macky Sall a fait preuve d’autorité et de responsabilité. Il a écarté des hommes qui avaient failli et ne méritaient plus sa confiance. Mais il ne s’agit guère ici d’empiéter sur le travail de la justice qui, elle va situer des responsabilités pénales ou autres, en toute indépendance.

Quoiqu’il en soit, il y aura un avant et un après « Mai 2018 » à Saint-Louis car la mort de l’étudiant Fallou Sène aura secoué les consciences. La décision du chef de l’État de « couper des têtes » est à saluer car c’est un signal fort qui doit être bien compris par tous les hommes et femmes investis à de hautes responsabilités.

Les étudiants de Saint-Louis et les autres qui leur ont manifesté leur solidarité ont certainement apprécié. Ils ont d’ailleurs été très courageux de rejeter toute récupération politicienne.

Un recteur et un directeur de CROUS ont fauté et en ont subi les conséquences.
Reste l’identification du tireur et les suites judiciaires de l’affaire qui sera traitée comme il se doit.

L’acte posé par le chef de l’État est suffisamment éloquent pour édifier tout un chacun. Personne ne sera protégé et la justice va passer, dans toute sa rigueur.

Le Sénégal est certes un pays de « masla »(compromis en wolof) ; mais il y a des circonstances exceptionnelles qui exigent que l’autorité s’exerce pleinement et sans faiblesse aucune.

La mort d’un homme est d’abord un moment de consternation avant de nous interpeler dans notre devoir d’assumer nos responsabilités sans tergiverser.

Macky Sall est un homme d’État pour qui l’éthique de responsabilité n’est pas négociable.
Il vient de le prouver, encore une fois.