Le corps d’une nouvelle victime a été retrouvé mercredi près de deux jours après le glissement de terrain qui a fait au moins 43 morts, dont 26 enfants, à Bafoussam, dans l’ouest du Cameroun.
C’est au niveau du quartier défavorisé de Gouache IV qu’ont été emportées une dizaine d’habitations précaires bâties à flanc de colline, dans la nuit de lundi à mardi dans cette ville située à environ 300 km au nord-ouest de Yaoundé.
Mardi, des habitants et les secouristes avaient retiré les corps de 42 personnes de la boue et des gravats, parmi lesquelles 26 enfants et 14 femmes dont quatre enceintes. Un couple a péri avec ses six enfants, a indiqué mercredi sur place le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, cité par l’AFP.
Une partie de la colline s’était effondrée après deux journées consécutives de précipitations torrentielles, d’une intensité exceptionnelle même en pleine saison des pluies.
La saison des pluies sévit en ce moment au Cameroun mais c’est quasiment l’ensemble de l’Afrique centrale qui est en proie, ces derniers jours, à des précipitations d’une intensité et d’une ampleur exceptionnelles. Au lendemain du drame, la polémique enfle, sur les réseaux sociaux et par la voix de l’opposition.
Ce drame, comme d’autres similaires, est « essentiellement le fruit d’une urbanisation anarchique de nos villes due à la démission, depuis 37 ans au moins, des personnes tenant sans partage, voire illégitimement, les pouvoirs publics étatiques et municipaux », a accusé dans un communiqué Maurice Kamto, le principal opposant au président Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 37 ans.
Le Social democratic front (SDF), l’un des principaux partis d’opposition, s’est indigné de « l’abandon », par les pouvoirs publics, « des classes vulnérables qui, pour se rapprocher de l’agglomération urbaine, sont prêtes à prendre des risques ».