Après une année de tensions diplomatiques, le Burkina Faso, le Mali et le Niger actent officiellement leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision marque un tournant pour l’organisation régionale, désormais réduite à douze membres et confrontée à des incertitudes quant à son avenir.

Dans un communiqué relayé par la presse burkinabè, la CEDEAO affirme maintenir ses portes ouvertes au dialogue et appelle ses États membres à reconnaître, jusqu’à nouvel ordre, la validité des passeports et cartes d’identité arborant son logo, détenus par les citoyens des trois pays sortants. Ces derniers devraient ainsi continuer à bénéficier des droits de circulation, de résidence et d’établissement sans visa, en accord avec les protocoles en vigueur.

Des échanges maintenus malgré la rupture institutionnelle

Si les liens politiques se distendent, les échanges économiques et commerciaux entre les pays membres et ceux ayant quitté l’organisation pourront se poursuivre selon les règles actuelles. La CEDEAO précise que ces dispositions resteront en vigueur jusqu’à l’adoption de nouvelles modalités définissant les futures relations avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Regroupés sous l’Alliance des États du Sahel (AES), ces trois pays justifient leur départ par le manque de soutien de la CEDEAO dans leur lutte contre les violences jihadistes et dénoncent des sanctions qu’ils jugent “inhumaines, illégales et illégitimes” après les putschs militaires qui ont bouleversé leurs régimes politiques.

À l’échelle régionale, certains États, à l’image du Togo et du Ghana, amorcent déjà une normalisation de leurs relations avec l’AES, laissant entrevoir des recompositions politiques et diplomatiques au sein de l’Afrique de l’Ouest.