Un accord entre le pouvoir et la contestation sur une instance de transition, a été signé.

Une transition alternée et des questions en suspense !

Le médiateur de l’Union africaine, Mohamed El-Hacen Lebatt et le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed ont réussi à faire signer un accord entre les militaires et l’opposition, regroupée au sein de l’ALC (Alliance pour la Liberté et le Changement), le vendredi 5 juillet 2019. Il s’agira de mettre sur pied “Un Conseil souverain de transition” d’une durée de 3 ans et 3 mois, lequel dirigera le pays jusqu’aux prochaines élections. Il sera composé de civils et de militaires, avec une présidence alternée : 21 mois pour les militaires et 18 mois, pour les civils.

Le dialogue était rompu entre militaires et civils soudanais depuis la dispersion brutale du sit-in devant le QG du Ministère de la Défense, le 3 juin dernier. Sur initiative du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, rejoint par l’Union africaine, les membres de l’Alliance pour la Liberté et le Changement et les militaires qui dirigent le Conseil de transition, avaient renoué le dialogue, depuis le 3 juillet à Khartoum, dans l’enceinte de Corinthia Hôtel.

Au bout des discussions, supervisées par le facilitateur éthiopien et le représentant de l’UA Mohamed El-Hacen Lebatt, les deux parties ont paraphé un accord le vendredi 5 juillet 2019. Cet accord stipule qu'”un Conseil de souveraineté” sera mis en place. Il sera dirigé pour les 21 premiers mois, par des militaires et les 18 mois restants, par des civils. Durant cette période, le Conseil sera composé, à la fois de civils et de militaires. Un gouvernement et un conseil législatif de transition, faisant office de “parlement de transition” seront également constitués, en vue de préparer la prochaine élection.

Des questions embarrassantes restent encore en suspense : Quelle serait la véritable mission du gouvernement de transition ? Les militaires, vont-ils respecter leurs engagements jusqu’au bout du processus ? Les populations soudanaises, accepteront-elles, le compromis conclu par les représentants de l’ALC ? Comment consolider l’amorce démocratique et l’exercice des libertés dans le pays, durant la phase de transition ?

Autant de questions non encore résolues qui font qu’il serait prématuré de crier déjà victoire. Il faut cependant, reconnaître, que “la révolution” soudanaise semble mieux orientée que celle d’Algérie, où militaires et civils se regardent encore en chiens de faïence.

Compte tenu de l’importance que revêtira le rôle du futur chef du Conseil, un chef d’État de transition, l’on se demande déjà, qui en assumera la responsabilité parmi les éléments-clés de la junte ? On cite tour à tour, les noms d’Abdel Fatah Al Burhan, l’actuel leader des putschistes, voire de son numéro 2, le général Mohammed Hamdan Daglo, surnommé “Hemeidti”, commandant des très controversées miliciens FSR (Forces de Soutien rapide), accusées de multiples crimes.