Le sommet extraordinaire « de lutte contre le terrorisme » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de mettre en place un plan d’un milliard de dollars sur 4 ans pour combattre le terrorisme.
La conférence de Ouagadougou de la CEDEAO a été élargie au Tchad et à la Mauritanie. Elle a adopté un plan d’action et de mobilisation de ressources à hauteur d’un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme. Chiffre annoncé par le président nigérien Mahamadou Issoufou à la clôture du sommet.
Le plan et son budget, qui fait appel uniquement à des ressources internes, seront présentés en décembre lors du prochain sommet de la CEDEAO à Abuja mais l’argent qui sera versé dans un « pot commun » servira notamment à « renforcer les capacités opérationnelles » des armées nationales ainsi que des forces conjointes comme le G5 Sahel ou la Force multinationale mixte du Bassin du lac Tchad.
« Le G5 est loin d’être mort. Le communiqué final montre bien le soutien de la CEDEAO au G5 Sahel et à la force mixte du Bassin du Lac Tchad », a souligné le président nigérien, président en exercice de la CEDEAO.
« Dans l’immédiat, ce sont elles (les forces G5 Sahel et bassin du Lac Tchad) qui sont sur le terrain », a insisté le président Issoufou alors que le communiqué final évoque le « leadership de la CEDEAO » et le recours à la force en attente de la Communauté ouest africaine.
Dès l’ouverture du sommet, le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Brou, a planté le décor en évoquant les 2.200 attaques ces quatre dernière années, les 11.500 morts, des milliers de blessés, des millions de déplacés, une activité économique considérablement affectée, des conflits intercommunautaires exacerbés au Sahel et une menace qui s’étend au Sud.
La force multinationale (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad) qui devait comprendre 5.000 hommes a été au centre des interrogations du sommet. L’idée de cette force, poussée par la France, était de faire monter en puissance les armées régionales pour épauler, voire à terme remplacer l’armée française, qui conduit au Sahel l’opération Barkhane (4.500 militaires) contre les terroristes depuis 2014 dans le prolongement de l’intervention menée dans le Nord malien l’année précédente.
La CEDEAO va aussi solliciter la Banque mondiale et le FMI pour que les dépenses sécuritaires soient « considérées comme des investissements » et solliciter les bailleurs de fonds occidentaux et arabes pour mieux lutter contre le terrorisme.