Le procès du leader séparatiste anglophone du Cameroun, Julius Sisiku Ayuk Tabe a commencé.

Le procès du leader séparatiste anglophone du Cameroun, Julius Sisiku Ayuk Tabe, a débuté jeudi au tribunal militaire de Yaoundé. Ayuk Tabe est accusé notamment de « terrorisme et de sécession ».

Le leader séparatiste a comparu pour la première fois depuis son arrestation au Nigeria et son extradition au Cameroun en janvier avec 46 autres personnes. Ayuk Tabe et les neuf autres personnes qui ont comparu à ses côtés jeudi sont accusés d’apologie d’actes de terrorisme, sécession, financement d’actes de terrorisme, révolution, insurrection et hostilité contre la patrie, selon le tribunal militaire.

Après des heures d’échanges, la présidente du tribunal militaire, colonel Abega Mbazoa, a renvoyé le procès au 10 janvier, à la demande des avocats des accusés qui ont sollicité du temps pour prendre connaissance du dossier. Le parquet entend présenter 70 témoins à charge, selon une liste consultée par l’AFP.

Plus de 80 avocats anglophones et francophones assurent la défense des accusés.
La justice camerounaise avait déjà rejeté mi-novembre en appel la demande de libération du leader séparatiste anglophone Sisiku Julius Ayuk Tabe qui n’était jusque là pas passé en jugement.

Président autoproclamé de l’Ambazonie, nom de l’État indépendant que les séparatistes veulent créer au Cameroun anglophone, Ayuk Tabe, et la plupart des 46 autres militants anglophones arrêtés au Nigeria, constituaient la branche politique du mouvement séparatiste camerounais, prônant la négociation avec Yaoundé pour arriver à leurs fins.

Depuis la fin 2017, des dizaines de séparatistes ont pris les armes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des affrontements entre soldats déployés en nombre et ces séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent depuis quasiment tous les jours.

Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon le think-tank International Crisis Group (ICG).