Le président algérien Abdelaziz Bouteflika déposera le 3 mars sa candidature à un cinquième mandat auprès du Conseil constitutionnel. L’annonce en a été fait par son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal.
« Le candidat Abdelaziz Bouteflika va respecter les délais et les lois et déposera son dossier de candidature le 3 mars », soit le dernier jour du dépôt des candidatures, a déclaré Abdelmalek Sellal lors d’une réunion mardi 26 février à Alger avec des partisans du chef de l’État.
« Le droit à la candidature est garanti à tout Algérien par la Constitution qui donne aussi le droit au Moudjahid (combattant) Abdelaziz Bouteflika de se présenter », a déclaré Abdelmalek Sellal, qui a déjà dirigé les trois précédentes campagnes du chef de l’État et fut son Premier ministre de 2012 à 2017.
Le même jour, l’Algérie était de nouveau le théâtre de manifestations massives contre un nouveau mandat d’Abdelaziz Bouteflika. En annonçant le 10 février sa décision de briguer un 5e mandat, le chef de l’État, au pouvoir depuis 1999, a déclenché une très forte contestation de la population.
Ce sont les urnes qui trancheront. Telle a été la réponse officielle du gouvernement algérien aux manifestations populaires contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Le gouvernement algérien a ainsi implicitement écarté lundi l’hypothèse d’un renoncement du président sortant.
« Il y a eu un nombre important de manifestants », a admis lundi le Premier ministre Ahmed Ouyahia, considéré comme un fidèle du président Bouteflika dont il dirige le gouvernement pour la 3e fois. Mais « les élections auront lieu dans moins de deux mois et chacun choisira librement », a-t-il répondu aux protestataires, écartant tout inflexion du processus électoral.
« Chacun a le droit de défendre son candidat et d’être contre tout autre candidat, les urnes trancheront de manière pacifique et civilisée », a-t-il affirmé lors de la présentation de son discours annuel de politique générale devant les députés.
Au pouvoir depuis 1999, le président Bouteflika a mis fin récemment à de longs mois d’interrogations sur ses intentions en annonçant qu’il briguerait un nouveau mandat lors de la présidentielle du 18 avril. Affaibli par un AVC dont il a été victime en 2013, le chef de l’Etat, cloué sur un fauteuil roulant, n’apparaît que rarement en public.