Le président ivoirien Alassane Ouattara a maintenu le suspense sur son éventuelle candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020.

Dans un entretien à la télévision nationale ivoirienne, à la veille de la fête nationale (célébrée ce jour), le président Alassane Ouattara a fait savoir qu’il annoncera sa décision de se présenter ou non à la présidentielle prévue fin 2020, que l’année prochaine. Il a affirmé qu’il va privilégier, en son âme et conscience, la stabilité du pays.

Il s’est félicité de l’embellie économique réalisée pendant ses deux mandatures en cours, avec un taux de croissance record de plus de 7%, l’érection d’infrastructures dans tout le pays, pour améliorer les conditions de vie des populations, en matière d’électrification, d’accès à l’eau potable, de constructions d’hôpitaux, d’écoles, d’universités etc.

Le cadre limité de l’entretien ne permettait pas, assurément, de dresser un bilan exhaustif d’une présidence marquée du sceau de la réussite économique et sociale.

La Côte d’Ivoire est la locomotive de l’UEMOA et un pays leader au sein de la CEDEAO, et de l’ensemble du continent africain. Grâce à ses performances économiques et au leadership politique de Ouattara, un homme lucide qui agit de manière pragmatique.

C’est pour quoi, il se hâte lentement pour décider de son avenir politique à la tête du pays. Il a raison car un choix politique aussi important pour lui-même et, surtout pour son pays, mérite réflexion approfondie, prise en compte de l’évolution de la situation politique nationale et internationale.

Interrogé sur la récente rencontre entre les ex-présidents Bédié et Gbagbo à Bruxelles, il a fait remarquer qu’il s’était réconcilié avec le premier et n’avait pas de problème particulier avec le second. Ce sont, eux deux qui ont un problème de réconciliation à résoudre et il s’est réjoui de leurs retrouvailles.

Il faut comprendre que c’est Bédié qui avait fait du concept d’ivoirité son cheval de bataille politique pour écarter Ouattara de la candidature à la présidentielle. Gbagbo en profitera, pour se retrouver, face à face avec le général Robert Guei (qui avait fait un coup d’Etat pour écarter Bédié), pour le battre dans une élection antidémocratique, parce que tronquée en l’an 2000.

La suite est connue : Gbagbo restera au pouvoir, de manière illégale, après son premier mandat, jusqu’en 2010 et sera battu lors d’élections présidentielles démocratiques et transparentes dont il contestera le verdict, en pure perte. Les violences qui secoueront le pays feront plus de 3000 morts et Gbagbo sera extradé à la CPI où il sera incarcéré pendant 7 ans. Il a bénéficié d’un acquittement en première instance et attend le procès en deuxième instance.

Ouattara a donc hérité d’un pays traumatisé par la guerre civile et a réussi l’exploit de booster son économie. Le rendez-vous électoral de 2020 est crucial pour la stabilité de la Côte d’Ivoire et la continuation de sa marche triompha le vers l’émergence. Si et seulement si, les démons du passé sont exorcisés.