L’imam Mahmoud Dicko, président sortant du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM).

L’arbitrage du président IBK sollicité par le ministre du Culte !

Le successeur de Soumeylou Boubèye Maïga fait face à son premier test grandeur nature. Test, à la fois difficile et complexe. En pleine campagne présidentielle de 2018, le candidat-président Ibrahim Boubacar Keïta avait déclaré la journée du 27 ramadhan (nuit du Destin), jour férié, chômé et payé. Ce mardi 28 mai 2019, le nouveau président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) Chérif Madani Haïdara met la pression sur le ministre des Affaires religieuses et du Culte Thierno Oumar Hass Diallo afin que la journée du vendredi 31mai 2019 soit déclarée “jour férié”, chose que refuse le nouveau Pm.

En 2018, Ibrahim Boubacar Keïta, en pleine campagne électorale, avait déclaré la journée du 27 Ramadhan, jour férié. Le bouillant Mahmoud Dicko, présidait alors, le Haut Conseil islamique du Mali, poste qu’il vient de quitter en avril dernier en faveur de Chérif Madani Haïdara.

De concert avec le ministre des Affaires religieuses et du Culte Thierno Oumar Hass Diallo, le tout nouveau président du HCIM s’active pour ne pas faire moins que son prédécesseur. Ils saisissent le Premier ministre Boubou Cissé, qui, dans un réflexe d’économiste, rétorque que “ce serait insupportable pour l’économie malienne de s’offrir un jour férié de plus“.

Chérif Madani et le ministre Diallo contournent le Premier ministre et déposent la demandent au bureau du président de la république Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a que deux jours pour trancher. Du côté du HCIM, l’on soutient que “le Président l’avait fait en 2018, pourquoi pas le réitérer en 2019” ?

Boubou Cissé leur avait pourtant précisé que le contexte n’est plus le même, “en 2018, on était en pleine campagne électorale. En 2019, nous devons relever le défi de la performance économique et de la rigueur administrative“, leur avait-il martelé.

Pour beaucoup d’analystes, la situation est complexe pour le président IBK et son Premier ministre Boubou Cissé. Céder à la pression du HCIM ouvrirait un boulevard aux chantages des religieux, refuser la demande de ces derniers, créerait de nouvelles brèches entre le pouvoir et le HCIM.

L’on sait que le tonitruant Mahmoud Dicko, président sortant du HCIM et le Chérif de Nioro ont pesé de tout leur poids pour faire tomber l’ancien Premier ministre SBM, pourtant réputé, pour son pragmatisme et sa maîtrise des dossiers. Autre problème, le ministre des Affaires religieuses semble défier l’autorité hiérarchique, en contournant le Premier ministre pour solliciter directement, l’arbitrage du Président de la république.

Aux dernières nouvelles, le Conseil des ministres du mercredi 29 mai 2019 vient de décider qu'”à l’occasion de la Nuit du Laylatoul Qadr, appelée “Nuit du Destin”, le Conseil des Ministres a déclaré la journée du vendredi, 31 mai 2019, chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national“.