La motion de censure déposée contre le Chef du Gouvernement, M. Soumeylou Boubèye Maïga.

Une motion de censure visant Soumeylou Boubèye Maïga a été déposée à l’Assemblée ce mercredi 17 avril. Une motion déposée par le groupe parlementaire de l’opposition, mais aussi celui du RPM, le parti présidentiel.

Cette motion est portée par plus d’une centaine de députés, soit une large majorité des 147 élus de l’Assemblée, selon Radio France internationale (RFI). La prochaine étape est maintenant le vote qui, selon les délais réglementaires, aura lieu vendredi 19 avril.

Selon des sources citées par RFI, il n’y a aucun échappatoire pour Soumeylou Boubèye Maïga car, une fois n’est pas coutume, les députés de l’opposition et de la majorité font bloc. La motion de censure est présentée comme « véritable désaveu » qui s’est exprimé à l’Assemblée avec, une fois de plus, des passes d’armes animées entre certains députés et certains ministres.

Le dépôt de cette motion intervient dans un contexte tendu au Mali : dans une manifestation monstre dix jours plus tôt, l’opposition et le président du haut conseil islamique avaient déjà demandé le départ du Premier ministre.

Ces derniers jours, les députés du parti présidentiel ont aussi fait comprendre que l’action gouvernementale n’était pas à la hauteur des crises actuelles. La crise sécuritaire bien sûr, mais aussi la crise dans le secteur de l’éducation sont notamment à l’origine de ce désaveu du Premier ministre et du bras de fer qui s’engage aujourd’hui à l’Assemblée.

Dans un discours diffusé par la télévision nationale, le président s’est adressé à la nation. L’objectif n’était pas directement de prendre la défense du Premier ministre, mais de répondre à la grogne. Ibrahim Boubacar Keïta annonce à l’occasion plus de militaires dans le centre du Mali. Ainsi que le déblocage d’un milliard de francs CFA, pour tous ceux qui sont en détresse du fait de l’insécurité, et de 12 milliards de francs CFA qui seront affectés aux services sociaux de base.

Le président IBK promet aussi de débloquer le salaire des enseignants grévistes, l’un des points qui achoppaient dans les négociations. Quant à la réforme de la Constitution, elle sera débattue lors d’une grande concertation nationale, qui aura lieu du 23 au 28 avril.