Un événement douloureux permet, paradoxalement, de magnifier les relations fraternelles entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
En effet, le président Alassane Ouattara séjourne, depuis hier à Dakar, pour assister aux funérailles de son ami Djibril Sackho, ancien directeur national de la BECEAO (banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest).
Ce dernier qui travaillait pour lui, en tant que conseiller privé, après sa retraite, est décédé à Abidjan, des suites d’une maladie. Le président Ouattara a été accueilli par le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse, en l’absence du chef de l’État Macky Sall, actuellement à la Mecque. Il est accompagné de son épouse, la première dame Dominique Ouattara, et du premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Ce déplacement privé met en exergue les valeurs sacrées de l’amitié et de la fraternité, entre deux hommes et, par-delà cette relation singulière, celles exceptionnelles, qui unissent sénégalais et ivoiriens.
Le président Ouattara a eu à diriger la BCEAO, à Dakar où il s’est fait de nombreux amis, comme Djibril Sackho à qui, il a tenu à rendre un dernier hommage, en assistant à ses funérailles. Celles-ci ont lieu, ce jour, à Louga, dans le nord du Sénégal.
C’est dans la plus grande discrétion que la délégation ivoirienne est arrivée à Dakar, hier à 18 heures (TU), où les honneurs ont été rendus au chef de l’État ivoirien, par la garde républicaine du Sénégal. Il faut souligner qu’un avion affrété par le président Alassane Ouattara a transporté la dépouille mortelle de son ami.
Ce matin, la levée du corps a eu lieu à la mosquée de Mermoz, à Dakar, avant le déplacement à Louga, à un peu moins de 200 km de route.
Le président Ouattara donne une leçon d’humanité à l’Afrique et au monde. Le pouvoir et les hautes responsabilité qui sont les siennes ont renforcé son humanisme et non le contraire.
C’est cela qu’il faut retenir de ce déplacement hautement symbolique qui prend un relief particulier, en cette période de Ramadan, moment d’exaltation de la foi pour les musulmans, et de communion fraternelle.
La mort, ce rendez-vous ultime pour l’homme, dresse un mur en face de la Raison, et ramène la vie à sa vraie dimension éphémère. Venu accompagner son ami à sa dernière demeure, le chef de l’État ivoirien s’acquitte, tout simplement, d’un devoir ultime envers un être cher.