Une nouvelle vie pour l’Union du Maghreb Arabe est-elle possible ? Certains partis politiques de la région y croient toujours. Réunis lundi dernier en Tunisie, onze partis nord-africains ont procédé à la création du « réseau des partis démocratiques ». Progressistes et démocrates, les partis fondateurs de la nouvelle organisation veulent faire renaitre le rêve de l’Union.
Le Réseau des partis démocratiques dans la région d’Afrique du Nord, une haute instance provisoire chargée de la coordination entre les partis progressistes nord-africains, vient de voir le jour en Tunisie. L’instance comptant quelque 11 partis démocratiques et progressistes de la région a décidé de tenir sa prochaine réunion avant la fin de l’année 2018 dans la ville de Tanger au nord du Maroc. Elle ambitionne de relancer le rêve de l’UMA.
Une instance ouverte
Selon les initiateurs de ce mouvement, la nouvelle instance restera ouverte à tous les autres partis politiques démocratiques de tous les pays de la région. Comptant aujourd’hui des formations politiques des cinq pays du Maghreb, à savoir l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, l’instance espère pouvoir attirer de nouveaux partis politiques avant sa prochaine réunion prévue à Tanger.
Outre le parti tunisien «Machrou Tounes», l’instance compte dans ses rangs trois partis marocains à savoir l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Front des forces démocratiques (FFD). Du côté algérien c’est le parti « Talaie El Hourriyet », le Front El Moustakbal et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui y sont représentés. Trois partis libyens, Haraket El Moustakbal, le Parti Libya Al-Omma et le Parti de la coalition républicaine sont parmi les fondateurs au moment où un seul parti mauritanien, le Rassemblement pour la Mauritanie a répondu présent à l’appel.
Renforcement de la coopération.
Les dirigeants de ces partis ont convenu d’échanger les expériences et de renforcer la coopération et la coordination aux niveaux des formations politiques, des parlementaires, des femmes et des jeunes, ainsi que dans les domaines économique et culturel. Dans ce sens, un communiqué publié à l’issu de la réunion a souligné que « les liens géographiques, historiques et civilisationnels entre les peuples de l’Afrique du Nord imposent la coopération économique, politique, culturelle et régionale. Ils imposent également la coordination entre leurs positions solidaires par rapports aux questions justes »
Fermées depuis 1994, les frontières entre le Maroc et l’Algérie ainsi que le conflit du Sahara restent les principales entraves à la construction d’un Maghreb uni. Prenant la parole lors de la rencontre tunisienne, le président du parti laïc algérien RCD, Mohcine Belabbas a affirmé que la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc est une inconséquence qui ne peut être expliquée par aucun argument rationnel. « Plus d’un demi-siècle après les indépendances, nos États se tournent le dos quand ils ne cultivent pas les animosités et n’amplifient pas les divergences » a-t-il souligné.