Plus d’un millier de combattants du Front de libération oromo ont déposé les armes.

L’Éthiopie a annoncé qu’un millier de combattants du Front de libération oromo (OLF) avaient renoncé aux armes. Selon Addis-Abeba, ces combattants étaient entrés dans des camps de réhabilitation.

« Des parties de l’État régional de l’Oromia, qui avaient souffert d’instabilité, retournent à la normale, les combattants OLF abandonnant leurs armes et se réintégrant dans les communautés locales », a déclaré jeudi à plusieurs médias d’État Admasu Damtwe, chef de communication de la région d’Oromia.

Les Oromo sont la première ethnie du pays. L’OLF avait fait scission du parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) en 1992 et avait lancé une lutte armée contre lui.

Mais en juillet, à l’initiative du Premier ministre réformateur Abiy Ahmed, le Parlement avait retiré l’OLF de la liste des organisations considérées par Addis-Abeba comme « terroristes », et en septembre ses principaux dirigeants en exil avaient fait un retour triomphal en Éthiopie.

L’OLF avait conclu un accord avec le gouvernement fédéral visant à garantir son retour sur la scène politique, en août dans la capitale érythréenne Asmara. Mais des désaccords sur les modalités de désarmement de l’OLF sont ensuite apparus. En décembre, le gouvernement a même déployé des soldats en Oromia pour arrêter une faction du groupe accusée d’avoir commis des viols, pillé des banques et bloqué des routes.

L’OLF a démenti ces accusations et considère que le gouvernement n’a pas respecté un point clé de l’accord en n’intégrant pas ses combattants aux forces armées éthiopiennes avant de les désarmer, comme il s’y était engagé.

La lutte contre les rebelles de l’OLF par la coalition au pouvoir avait provoqué un vif ressentiment au sein de la population oromo, qui avait lancé en 2015 une vague de manifestations anti-gouvernementales sans précédent depuis 25 ans. Ces dernières avaient mené à la démission du prédécesseur de l’actuel Premier ministre Abiy Ahmed.

Depuis sa nomination en avril, Ahmed Abiy a multiplié les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec le voisin ennemi, l’Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes compagnies publiques.