Mossa Ag Attaher, le porte-parole du Mouvement national pour la Libération de l’Azawad, quitte le dialogue national.

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé qu’elle suspendait sa participation aux travaux du grand dialogue national. La CMA est une coalition de groupes armés du nord du Mali qui a signé l’accord de paix de 2015.

Le retrait de cette coordination du dialogue national, grand projet porté par le Premier ministre Boubou Cissé pour un retour de la paix au Mali, intervient en réaction aux déclarations du président Ibrahim Boubakar Keïta (IBK) lors de l’anniversaire de l’indépendance, indique RFI.

Dans son discours, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) avait affirmé que certains dispositifs de l’accord de paix de 2015 pourraient être discutés au cours du grand dialogue national. Or, pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), c’est tout simplement impossible. L’accord de paix est très clair : une modification de ses termes ne peut intervenir que si tous les signataires ainsi que la médiation internationale le demandent.

« Aucune disposition de l’accord ne peut faire objet des renégociations par la seule volonté d’une seule partie », estime Mossa Ag Attaher, le porte-parole de la CMA, cité par RFI. « Nous déplorons que le président de la République ait fait cette annonce sans concertation et sans que cela ne soit le produit d’un consensus entre les parties signataires », ajoute-t-il.

Du côté du gouvernement, on appelle au calme. Pour Tiébilé Dramé, ministre des Affaires étrangères, il ne faut pas s’imaginer le pire. L’idée pour l’heure n’est pas de modifier l’accord de paix mais d’en discuter. « Le président a dit très clairement sa détermination à continuer la mise en œuvre de l’accord », rappelle-t-il. « Cela ne peut se faire que par l’appropriation nationale de l’accord. Nous avons une occasion unique, qui est le dialogue national inclusif, dans quelques semaines ».

Un argument qui ne convainc pas la CMA qui a le sentiment que depuis des semaines, le statut de la ville de Kidal, son fief, fait l’objet d’un acharnement. La coalition redoute donc que la révision potentielle de l’accord soit instrumentalisée à des fins politiques. « Nous assistons depuis un certain temps à une campagne de la part d’un certain nombre d’acteurs pour que l’accord fasse objet d’une nouvelle négociation ici, à l’intérieur du Mali », déclare Mossa Ag Attaher. « Nous pensons que l’accord ne doit, en aucune manière, être un outil d’une gestion, d’une politique intérieure quelconque ».