Une marche de l’opposition sénégalaise a eu lieu jeudi à Dakar.

Il est de plus en plus difficile de voir un brin de rationalité dans la démarche d’une certaine opposition sénégalaise qui s’enfonce dans le marécage de l’absurde. Ainsi, la voici qui organise une marche clairsemée pour…protester contre « l’accès au fichier électoral » et « la distribution des cartes d’électeurs » et même « l’organisation des élections par le ministère de l’intérieur ».

Faut-il rappeler que les élections auront lieu le 24 février c’est à dire dans moins de trois mois ? Faut-il rappeler que l’audit du fichier électoral a été réalisé par des experts commis par l’Union européenne (UE), il y a plus de 8 mois et que ces derniers (experts) avaient conclu que : « le fichier est fiable à 98% ».

D’ailleurs ledit fichier est sur internet et chaque citoyen inscrit, titulaire de la carte d’identité biométrique CEDEAO, peut vérifier son lieu de vote et le numéro de son bureau de vote par un simple clic. On ne peut pas être plus transparent que cela.

Le comportement absurde des opposants dont il est question ici s’explique par le désarroi qui ferme ses mâchoires puissantes sur eux. Il s’agit principalement des militants du PDS, canal historique, qui, contre tout bon sens affirment urbi et orbi que « Karim Wade sera candidat » et qu’« il va venir au Sénégal ».

Ces gens-là savent très bien que Karim Wade ne peut pas être candidat et ne le sera pas. Il est écarté par son casier judiciaire et par sa non inscription subséquente sur les listes électorales. Il s’y ajoute que, dès qu’il foulera le sol sénégalais, il sera arrêté et la contrainte par corps lui sera appliquée jusqu’à ce qu’il paie les 138 milliards d’amende qu’il doit à l’État.

Tout cela Oumar Sarr, coordonnateur du PDS, Toussaint Manga député et Mame Diarra, député de la Diaspora, eux qui vocifèrent des contre-vérités à longueur de journée, le savent parfaitement.

Madické Niang, Modou Diagne Fada, Aida Mbodje, Pape Diop, Farba Senghor et Pape Samba Mboup qui ont tous quitté le navire wadiste, l’ont parfaitement compris et ont, logiquement, choisi de s’éloigner. Pour ne plus continuer à jouer dans une pièce kafkaïenne, sans rime ni raison, un train fou qui finira dans le mur du réel.

La contestation des parrainages les avait mobilisé mais la loi a été votée et il ne s’est rien passé. Car le peuple sénégalais, dans son immense majorité y a souscrit pour crédibiliser les élections, les rationaliser et permettre une expression libre et démocratique du vote de chaque citoyen.

Hier, la marche a été autorisée et facilement sécurisée car la foule attendue n’a pas fait le déplacement. Cette même foule espérée pour « prendre d’assaut l’Assemblée nationale pour empêcher le vote de la loi sur les parrainages » qui n’avait pas daigné apparaître.

Tout le monde se rappelle les propos outranciers de Ousmane Sonko contre les sénégalais qui ne s’étaient pas révolté. Il ne comprend pas, avec ses coalisés ponctuels de l’époque, qu’un soulèvement populaire ne se décrète pas.

Le 23 Juin 2011, ce sont les citoyens sénégalais qui se sont mobilisés pour dire non à la « dévolution monarchique du pouvoir » que Wade voulait imposer. L’enjeu en valait la chandelle. Aujourd’hui, il n’y a rien de comparable et c’est ce que les opposants PDS et autres ne veulent pas accepter.

Karim Wade n’est pas populaire ; il n’est pas attendu par le peuple qui avait exigé qu’il rende des comptes après sa gestion corrompue des deniers publics. Lorsqu’il a été jugé et condamné à 6 ans de prison de ferme et incarcéré à Rebeusse, personne n’a manifesté pour qu’il soit libéré. Il est resté emprisonné pendant plus de 3 ans, avant d’être gracié par le président Macky Sall.

Tout le temps qu’il resté en prison, le Sénégal a continué à fonctionner normalement. Et, il en est de même depuis deux ans qu’il s’est exilé à Doha, au Qatar. Maintenant s’il s’agissait de tester l’état de l’opinion pour voir si Karim passionnait les foules, c’est raté. La marche a fait un flop. Comment peut-il en être autrement lorsqu’on marche sur la tête ?

À l’évidence, les opposants sont terrifiés par l’humiliation qui va les submerger s’ils n’arrivent pas à passer le cut des parrainages. Nombre d’entre eux ont déjà jeté l’éponge, réalisme oblige. Mais, ils ne peuvent pas se résigner à une défaite inéluctable. Alors on bascule dans la fuite en avant dans l’absurde, avec des actes nébuleux, des déclarations ridicules et des bravades qui riment avec infantilisme.

Le temps leur est compté cependant avec l’échéance du dépôt des candidatures et l’impératif de réunir les parrainages requis (entre 58000 et 60000). Alors, bientôt ils devront faire face à la cruelle réalité de leur faiblesse politique que les défaites successives, depuis 2012, et l’avènement de Macky Sall, mettent en exergue. De manière indubitable ! On ne peut pas nier l’évidence !