Le président Omar El-Béchir est inculpé pour meurtre.

Le Procureur général soudanais a décidé de poursuivre le président déchu Omar El-Béchir pour « le meurtre de manifestants » pendant les protestations contre son régime.

« Omar El-Béchir et d’autres ont été inculpés pour incitation et participation au meurtre de manifestants », selon un communiqué du Procureur, relayé par les médias. L’inculpation de l’ancien président, actuellement emprisonné à Khartoum, fait suite à une plainte déposée pour la mort d’un médecin durant des protestations à Burri, un quartier de l’est de Khartoum.

Dans son communiqué, le Procureur général a recommandé l’« accélération des enquêtes sur les meurtres d’autres manifestants ».

Selon une association de médecins proche de la coordination des protestataires, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), 90 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre depuis le début des manifestations le 19 décembre. Les autorités parlent quant à elles d’un bilan de 65 morts.

Rappelons que Omar El-Béchir fait l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, pour des accusations de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans le cadre du conflit au Darfour, ouest du Soudan.

Fin avril, le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution du président El-Béchir avait refusé de l’extrader, laissant cette éventuelle décision à un futur gouvernement civil.

Accord sur les organes de transition, selon les protestataires

Par ailleurs, les généraux soudanais et les représentants de la contestation populaire sont parvenus lundi à un accord sur un nouveau « Conseil souverain » qui remplacera le Conseil militaire actuellement au pouvoir, en plus d’un cabinet et d’une assemblée législative.

Ces organes sont un Conseil souverain, un cabinet et une assemblée législative. Les deux parties divergeaient notamment sur la composition d’un Conseil souverain appelé à remplacer le Conseil militaire qui a pris le pouvoir après l’éviction du président soudanais Omar El-Béchir le 11 avril.

L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, veut qu’il soit dominé par les civils tandis que l’armée cherche à ce qu’il comprenne une majorité de militaires. Les généraux souhaitent une période de transition de deux ans tandis que les protestataires veulent que cette période s’étende sur quatre ans.

Au pouvoir depuis près de 30 ans, le président El-Béchir a été destitué à l’issue d’une série de manifestations populaires qui ont débuté le 19 décembre, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain dans un pays à l’économie exsangue.