Omar El-Béchir va être interrogé sur des affaires de « blanchiment d’argent et de financement du terrorisme ».

Omar El-Béchir va être interrogé sur des affaires de « blanchiment d’argent et de financement du terrorisme ». L’ex-président soudanais a été renversé le 11 avril par l’armée à la suite d’un mouvement de contestation inédit, déclenché en décembre par le triplement du prix du pain.

Le procureur général du Soudan Al-Walid Sayyed Ahmed a ordonné son interrogatoire « en vertu des lois sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », selon l’agence de presse Suna, citée par l’AFP. Béchir, actuellement détenu, sera interrogé à ce sujet.

Les États-Unis ont levé en octobre 2017 leur embargo commercial sur le Soudan vieux de vingt ans, mais maintiennent Khartoum sur sa liste des soutiens internationaux du terrorisme, avec l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord.

Le Soudan avait été inclus sur cette liste en raison d’accusations de liens avec des militants islamistes radicaux. Le fondateur d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden a vécu au Soudan entre 1992 et 1996.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef du Conseil militaire de transition qui a succédé à Béchir, avait indiqué récemment qu’une délégation soudanaise allait prochainement se rendre à Washington pour discuter d’un retrait du Soudan de la liste américaine des « pays soutenant le terrorisme ».

Une immense foule de Soudanais s’est réunie jeudi devant le QG de l’armée à Khartoum pour « une marche d’un million » de personnes afin de maintenir la pression sur les militaires pour qu’ils satisfassent cette revendication.

Les militaires et les civiles se sont jusqu’à présent mis d’accord pour établir un Conseil conjoint militaro-civil, appelé aussi Conseil souverain, pour remplacer le Conseil militaire mais les négociations achoppent sur le nombre de membres et sa composition, chaque partie insistant pour être majoritaire dans cet organe.

L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui regroupe les principales formations du mouvement de protestation, a présenté jeudi au Conseil militaire un document proposant d’établir une administration civile, avec des organes exécutif, législatif et judiciaire.