Idriss Deby a levé la restriction d’accès aux réseaux sociaux.

Le président tchadien Idriss Déby a annoncé ce samedi la fin de la censure imposée aux réseaux sociaux depuis plus d’un an. L’annonce coïncide avec la fin du Forum sur le numérique.

« J’appelle les services concernés à lever immédiatement la mesure de restriction aux réseaux sociaux », a déclaré le président tchadien Idriss Déby en clôture du Forum Tchad Numérique.

Le chef de l’État a expliqué que cette restriction avait été justifiée par des raisons de sécurité. Il a également dénoncé la « cyber-haine » et le « cyber-communautarisme » qui caractérisent la blogosphère tchadienne.

Une allusion aux propos virulents, voire déplacés, de nombreux acteurs tchadiens qui, privés d’accès aux médias publics, se servent d’internet comme d’exutoire.

L’annonce du président tchadien a immédiatement été suivie d’effet. Depuis ce samedi après-midi, les Tchadiens n’ont plus besoin de VPN pour se connecter à Facebook et WhatsApp.

Selon des sources citées par RFI, Idriss Déby se plie aux injonctions de la communauté internationale qui a multiplié les pressions ces dernières semaines pour exiger le respect de la liberté de communiquer sans contrainte.

C’est « une très bonne nouvelle », salue Julie Owono, directrice exécutif d’Internet sans frontières, tout en regrettant qu’il ait fallu attendre plus de quinze mois pour que cette restriction soit abandonnée. « Quinze mois pendant lesquels les individus n’ont pas pu utiliser normalement leurs droits d’accéder à internet et de s’exprimer sur internet. Des mois au cours desquels les internautes tchadiens ont perdu énormément d’argent. La plupart d’entre eux ont dû avoir recours à un VPN. Dans un pays où le coût d’accès à internet est si élevé, utiliser un VPN relève du luxe », remarque-t-elle.

Pour rappel, les principaux réseaux du Tchad étaient devenus inaccessibles à la fin du mois de mars 2018, au moment où un mouvement de contestation s’élevait contre un changement de Constitution visant à renforcer les pouvoirs du président.

Deux ans plus tôt, les autorités avaient déjà procédé à un blocage des réseaux sociaux durant 235 jours. Selon Internet sans frontières (ISF), cela avait coûté plus de 18 millions d’euros à l’économie tchadienne.