La Commission électorale nationale indépendante de Guinée, a annoncé la tenue d’élections législatives en novembre.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé la tenue d’élections législatives en novembre en Guinée. Le mandat des députés ayant expiré depuis le 19 janvier dernier, ce scrutin va se tenir avec un an de retard.

Les élections législatives pour le renouvellement du parlement guinéen devraient se tenir au plus tard en novembre. Mais ce délai est jugé irréaliste par l’opposition qui soupçonne le pouvoir de préparer un prolongement du calendrier électoral afin de permettre au président Alpha Condé de sursoir à l’organisation de la présidentielle prévue fin 2020.

Pour les membres de la CENI, il est techniquement possible d’organiser les élections législatives en novembre. La Commission assure vouloir appliquer les recommandations d’un récent audit du fichier électoral, qui fait état de plusieurs failles.

Cité par RFI, Me Salif Kebe, président de la CENI, des mesures seront prises pour éliminer les quelque 25% d’électeurs fictifs que comprend le fichier. La CENI affirme avoir identifié un logiciel utile pour mener cette refonte du fichier électoral. Mais l’appel d’offres n’a pas encore été lancé. Autre inconnue, le coût de ce scrutin. La CENI n’a à ce stade pas encore établi de manière concrète le budget nécessaire à l’organisation de ces élections, a expliqué Me Salif Kébé.

Pour les observateurs, les discussions interminables sur l’organisation de ces élections législatives cachent un autre débat : celui de l’organisation d’un possible référendum pour modifier la constitution guinéenne.

Début avril dernier, les principaux partis d’opposition guinéens, ainsi que des associations de la société civile et des syndicats, avaient annoncé la création d’une coalition pour empêcher Alpha Condé de briguer un troisième mandat en 2020.

Ancien opposant historique et premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest régie jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires, Alpha Condé, dont le deuxième mandat constitutionnel s’achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats sur le continent.

Alpha Condé, 81 ans, n’a jusqu’à présent pas annoncé de modification de la Constitution afin de pouvoir se représenter en 2020, mais plusieurs de ses déclarations récentes ont été interprétées en ce sens.