L’ex-président Jacob Zuma pourrait se représenter pour les législatives en Afrique du Sud.

L’ANC n’en a pas encore fini avec Jacob Zuma. Certes, il a été obligé de quitter la direction du parti et donc le pouvoir ; mais son ex-femme Dlamini Zuma n’a été battue par son successeur Ramaphosa que de 179 voix (décompte officiel de l’ANC).

C’est dire que le pouvoir de Ramaphosa au sein de l’ANC n’est pas très solide. Il ne peut pas ne pas « composer » avec le clan Zuma qui représente une force politique puissante chez les Zoulous, notamment.

Cette réalité socio-politique explique pourquoi, il a « proposé » à Zuma d’être encore investi comme député par son parti. Il y a problème parce que l’ANC avait décidé d’écarter de ses listes tous « ceux qui sont considérés comme corrompus » et que Zuma a été « débarqué » suite à des accusations répétées de corruption.

Ses relations troubles avec la famille Gupta ont pesé sur sa carrière politique et abouti à sa sortie par la petite porte. Mais le procès qui lui est intenté n’est pas encore terminé ; il est donc présumé innocent tant qu’il n’aura pas été jugé et déclaré coupable.

Toutefois, il y a aussi une question d’image défavorable que des adversaires de l’ANC comme Malema des EEF, ou encore le parti Alliance démocratique vont exploiter pour cibler le parti de Mandela.

Ramaphosa a un choix cornélien à faire : écarter Zuma et courir le risque de perdre beaucoup de voix, ou accepter la candidature de son prédécesseur et subir les critiques acerbes de ses adversaires politiques. A-t-il vraiment le choix ?

Jacob Zuma pourrait se retirer de lui-même et lui faciliter la tâche mais, s’il le faisait ne deviendrait-il pas une proie facile pour ses nombreux détracteurs ?

L’ANC, faut-il le rappeler, a pris l’engagement de payer les frais de justice de Zuma.
Ce dernier est encore un pilier du parti qu’il vaut mieux ménager. Et puis, sauf déferlement d’un tsunami politique, l’ANC devrait sortir vainqueur des législatives du mois de mai.

Alors Ramaphosa pourra souffler et se libérer de « l’emprise » des Zuma. En attendant, il doit faire preuve de souplesse et jouer sa partition avec subtilité.