Slimane Chenine est le nouveau président de l’Assemblée populaire nationale.

Le député islamiste Slimane Chenine, président du groupe parlementaire d’une alliance formée par trois partis islamistes de l’opposition, a été élu mercredi soir président de l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN), a annoncé la télévision nationale.

Slimane Chenine remplace Mouad Bouchareb, qui, contesté par les députés, dans son parti et dans la rue, avait démissionné le 2 juillet. Slimane Chenine a été présenté par l’alliance formée par les partis Ennhada, Adala et El Bina, qui compte 15 sièges à l’APN (chambre basse du parlement).

L’Algérie est le théâtre depuis février d’un mouvement populaire de contestation inédit qui a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission le 2 avril.

Les manifestants exigent désormais le départ de tous les dirigeants ayant eu des responsabilités durant les 20 ans de présidence de Bouteflika parmi lesquels figurent, outre Bouchareb, le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui. Candidat unique, Chenine a été « plébiscité » lors d’un vote à main levée en séance plénière, selon l’agence de presse officielle APS.

Slimane Chenine a été élu grâce aux voix des députés du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND), détendeurs à eux deux de la majorité absolue des 462 élus de la chambre basse.

Peu avant le vote, le groupe parlementaire du FLN avait annoncé son soutien à la candidature de Chenine, précisant qu’il « renonçait à son droit » de présenter un candidat « par souci de faire prévaloir l’intérêt suprême sur l’intérêt partisan ».

« L’opinion nationale retiendra que la majorité peut accorder à la minorité la présidence de l’APN », a déclaré le nouveau président de l’assemblée, à l’issue de son élection. Rappelons que le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah, homme fort du pays depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé mercredi le soutien de l’institution militaire à Bensalah, dont l’intérim aurait dû s’achever mardi mais qui reste à la tête de l’État en l’absence d’élection présidentielle.