Le premier gouvernement soudanais depuis la chute d’Omar El-Béchir a été dévoilé par son nouveau chef, Abdallah Hamdok.

Le premier gouvernement au Soudan depuis la chute en avril du président Omar El-Béchir a été dévoilé. Il s’agit d’une étape majeure en plein processus de transition avec la mise en place d’institutions devant mener à un pouvoir civil après des décennies de régime autoritaire.

Après un report de plusieurs jours, l’annonce du gouvernement a finalement été faite jeudi soir en conférence de presse à Khartoum par son chef, Abdallah Hamdok. Le Premier ministre soudanais a annoncé un gouvernement composé de 18 membres dont quatre femmes, notamment la ministre des Affaires étrangères Asma Mohamed Abdallah.

« La première priorité du gouvernement de transition est de mettre un terme à la guerre et de construire une paix durable », en référence aux conflits qui rongent les États du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan-Sud.

Après la signature le 17 août d’un accord entre le Conseil militaire de transition, qui avait succédé à El-Béchir, et les meneurs de la contestation, le Soudan s’est doté d’un Conseil souverain, une instance à majorité civile mais dirigée par un militaire, qui doit superviser la transition.

Cet accord historique, qui trace les grandes lignes d’une période de transition devant durer un peu plus de trois ans et ouvrir la voie à des élections démocratiques, inclut notamment la nécessité de signer des accords de paix avec les groupes rebelles.

L’annonce d’un nouveau gouvernement avait été reportée plusieurs fois pour donner le temps au Premier ministre de choisir parmi les noms proposés par les Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation, et par les militaires ayant succédé à M. El-Béchir.

Ancien collaborateur de l’ONU, le Premier ministre voulait notamment former « un gouvernement plus représentatif des différents États du Soudan » et garantir « un équilibre » entre le nombre d’hommes et de femmes, avait indiqué mardi le Conseil souverain.

L’étape suivante de la transition, selon les termes de l’accord, sera la constitution d’un corps législatif, moins de 90 jours après sa signature. Cette assemblée doit comporter 300 membres dont 201 issus des FLC.