L’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, vient d’annoncer une offensive dans l’Ouest libyen.

« Purger l’Ouest » de la Libye « des terroristes et des mercenaires ». C’est l’objectif annoncé mercredi soir par l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar, homme fort de l’Est du pays, qui dit préparer une offensive dans l’Ouest libyen.

Le général Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l’ANL a fait l’annonce au cours d’une conférence de presse à Bengahzi (Est du pays) affirmant que les préparatifs de l’opération « étaient sur le point de s’achever ». À Tripoli, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, a dénoncé dans un communiqué une « escalade » et des déclarations « provocatrices ».

Le bureau média de l’ANL avait plus tôt indiqué via Facebook que « sur ordre » du maréchal Haftar, « plusieurs unités militaires s’étaient dirigées vers la région Ouest pour la nettoyer de ce qu’il reste des groupes terroristes », selon l’AFP.

Rappelons que deux autorités se disputent aujourd’hui le pouvoir en Libye : le GNA établi fin 2015 en vertu d’un accord parrainé par l’ONU et basé à Tripoli, et une autorité rivale installée dans l’Est et contrôlée par l’ANL.

Fayez al-Sarraj a appelé ses rivaux, sans les nommer, à « arrêter le langage de la menace », les invitant à faire preuve « de sagesse et de raison ». Il a indiqué par ailleurs avoir ordonné aux forces pro-GNA de se tenir prêtes pour « faire face à toute menace que ce soit des groupes terroristes, criminels, hors la loi et tout ce qui met en péril la sécurité de toute ville libyenne ».

Le chef du GNA a rappelé que l’escalade annoncée par l’ANL intervient à quelques jours de la tenue d’une Conférence nationale sous l’égide de l’ONU (14-16 avril), appelée à dresser une feuille de route à même de sortir le pays du chaos.

Le maréchal Haftar a exprimé à plusieurs reprises son souhait de marcher sur la capitale, sans toutefois passer à l’acte. En janvier, il avait annoncé une opération militaire dans le Sud-Ouest désertique du pays visant, selon lui, à y éliminer les « groupes terroristes et criminels ». L’ANL, qui dispose déjà de soutiens dans le Sud, s’est emparée sans combats, notamment de la ville de Sebha (centre) ainsi que d’un important champ pétrolier plus au sud.

Des analystes estiment toutefois que l’ANL ne dispose pas de la force suffisante pour avancer dans l’Ouest, avec en face de puissants groupes armés qui lui sont hostiles, dont en particulier ceux de Misrata.