Les Occidentaux ont refusé d’évincer le Libanais Ghassan Salamé, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye.

Les trois membres africains du Conseil de sécurité ont échoué à obtenir la nomination d’un émissaire conjoint de l’Union africaine et de l’ONU pour la Libye. Les Occidentaux refusent d’évincer le Libanais Ghassan Salamé, selon des diplomates.

Les États-Unis et les Européens ont en effet refusé d’évincer Ghassan Salamé lors d’une très longue réunion à huis clos demandée par l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et la Guinée-Équatoriale au Conseil de sécurité.

La Russie et la Chine n’ont pas réellement penché dans un sens ou un autre, selon d’autres diplomates, cités par l’AFP. Pékin a plaidé pour « l’harmonie » du Conseil. « On peut reparler plus tard » de l’idée africaine, ont estimé d’autres États.

Un projet de texte africain, demandant au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « de prendre les mesures nécessaires pour s’assurer de l’implication effective de l’Union africaine avec l’objectif de résoudre la crise libyenne » n’a pas recueilli, loin de là, l’unanimité requise, selon plusieurs diplomates.

Cette requête pour avoir un émissaire conjoint UA-ONU avait été soulevée pour la première fois en juillet par l’Union africaine, puis réaffirmée fin septembre lors d’une réunion ministérielle africaine tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Dans un entretien à l’AFP, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, avait alors souligné que « l’Afrique avait une expertise », confirmée dans la crise du Soudan. « La Libye est sur le continent africain, la Libye est africaine, on ne peut pas régler le problème libyen en laissant à la marge l’UA ».

« Il faut désigner un envoyé spécial conjoint, pas un envoyé spécial de l’UA aux côtés d’un envoyé spécial de l’ONU mais un envoyé spécial unique pour les deux organisations, de préférence un Africain, pour s’occuper du dossier libyen », avait ajouté Mahamadou Issoufou dont le pays va devenir en janvier et pour deux ans membre non permanent du Conseil de sécurité.

Depuis son entrée en fonctions en juin 2017, Ghassan Salamé a déjà souffert à maintes reprises d’un manque d’appui clair et massif de la communauté internationale pour effectuer sa mission.

Le déclenchement en avril d’une offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, pour prendre Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez Al-Sarraj, avait ainsi été suivi de prises de positions disparates en faveur des deux rivaux libyens.