Le président Macron s’invite au sommet de l’Union Africaine (UA) et arrive ce jour à Nouakchott où il rencontrera les chefs d’État africains à huis-clos.
Si de multiples sujets seront au menu des discussions, un, la lutte contre le terrorisme, notamment au Sahel va être prioritaire.
Parce que le « G5 SAHEL » que Paris porte à bout de bras depuis un an, peine toujours à exister sur le terrain et à y faire la différence. Les promesses de financements ne sont pas honorées dans leur totalité. Certes l’Arabie Saoudite a bien mis la main à la poche et octroyé 100 millions de dollars. Mais l’union européenne(UE) qui avait annoncé les sommes les plus importantes, libère les fonds au compte-goutte.
C’est ainsi que seules 5000 soldats sont mobilisés alors que la force du G5 Sahel devrait en compter le double. Avant hier d’ailleurs son QG au Mali a été attaqué par les terroristes qui montrent ainsi leur détermination à croiser le fer avec cette nouvelle structure qui n’a pas encore, manifestement, les moyens de ses ambitions.
D’ailleurs la force française Barkhane qui a remplacé Serval, a elle aussi été visée. À l’évidence le Mali est devenu l’épicentre d’une lutte majeure contre les terroristes qui devrait susciter la prise de conscience de tous les démocrates du monde.
À Nouakchott donc Macron va encore mobiliser les dirigeants africains et leur demander de peser diplomatiquement sur la communauté internationale pour obtenir les financements additionnels nécessaires.
L’engagement de la France est admirable et témoigne d’une option en faveur de la coopération avec l’Afrique qui se renforce. La présence de Macron en Mauritanie est à magnifier comme un geste d’amitié envers l’Afrique et un signal envers les autres puissances étrangères qui font des affaires avec les pays du continent. Et qui ne s’impliquent pas assez dans la lutte contre le terrorisme qui menace les acquis remarquables en termes de développement global ces dernières années.
Un autre sujet reste le financement de l’UA elle-même qui jusqu’ici reçoit 80% de son budget de l’aide extérieure. Cette situation est déplorable et le président en exercice, Paul Kagamé veut la changer. Il propose un mécanisme de prélèvement qui est déjà en cours en Afrique de l’Ouest. Mais sa généralisation dans tout le continent n’est pas facile à obtenir du fait de certaines réticences. Seront-elles vaincues ?
L’argent est bien le nerf de la guerre et l’Afrique semble en manquer beaucoup, en tout cas pour s’émanciper politiquement et économiquement, malgré ses immenses ressources, notamment en matière première. Chercher l’erreur !
Un troisième sujet d’importance est la zone de libre échange portée sur les fonts baptismaux à Kigali. C’est un énorme défi que 44 pays sur les 54 que compte l’UA se sont engagés à relever. Reste à convaincre les 10 restants.
Il y a du travail à faire en Mauritanie et Nouakchott peut être un lieu d’inspiration, entre l’océan et les vastes étendues désertiques.