C’est l’impasse diplomatique en Syrie. Une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU s’est terminée sur un constat d’échec mardi soir. Résultat : le ton monte à nouveau entre la Russie et les Occidentaux.
Paris se dit toujours déterminé à tout mettre en œuvre contre l’impunité chimique mais Moscou n’est pas en reste. Hier, le Kremlin a lancé un avertissement à destination de Washington : « Évitez tout acte pouvant déstabiliser la Syrie sinon l’armée russe ne restera pas les bras croisés ». Cela n’a pas l’air de faire reculer Donald Trump.
L’ambassadeur de Russie au Liban Alexander Zasypkin, a précisé que tout missile américain tiré sur la Syrie serait détruit par les forces russes, de même que les sources à partir desquelles ces missiles auront été tirés. Des propos sans équivoque qui marquent le franchissement d’une étape supplémentaire dans la rhétorique guerrière qui se cristallise autour de la Syrie.
Mardi soir, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le représentant de la Russie Vassily Nebenzia, accusait les États-Unis de faire un pas vers la confrontation en soumettant au vote un projet de résolution que la Russie ne pouvait pas accepter au motif qu’il visait à condamner sans preuves la Syrie, un État pourtant souverain.
Une souveraineté que la Russie entend défendre au motif qu’elle est la seule à avoir été invitée par Damas à défendre la Syrie et que tout autre intervention étrangère ferait le jeu des terroristes encore actifs dans la Ghouta orientale.
Compte tenu de la paralysie du Conseil de sécurité et sachant que Washington et Paris ont annoncé qu’ils préparaient une riposte à l’attaque chimique présumée qui a touché la Ghouta orientale samedi, le risque de voir le conflit syrien déborder les frontières du pays semble aujourd’hui bien réel.
Trump, la riposte
D’autant que Donald Trump n’a pas tardé à réagir aux déclarations russes : « Tiens-toi prête, Russie, les missiles arrivent », a ainsi tweeté mercredi le président des États-Unis.
Les Russes ne doivent pas « être les partenaires d’un animal qui tue avec des gaz », a continué Trump dans un tweet, en faisant allusion au président syrien, Bachar Al-Assad, et à l’attaque chimique présumée de samedi soir à Douma.
L’authenticité de l’attaque chimique toujours en question
Se disant « prêt » à présenter des options militaires au président Donald Trump, le secrétaire américain à la Défense James Mattis a néanmoins souligné que les États-Unis étaient encore en train d’évaluer les informations sur l’attaque chimique présumée, pour pouvoir en faire assumer la responsabilité au président syrien Bachar Al-Assad. Car son authenticité continue à se poser.
L’Organisation mondiale de la santé indique avoir reçu plusieurs rapports de « ses partenaires sur place » faisant état de 500 personnes à Douma présentant des « symptômes cohérents avec une exposition à des produits chimiques toxiques ».
« L’Organisation mondiale de la Santé ne pourra pas confirmer ces informations tant que nous n’aurons pas accès à la ville de Douma », précise-t-elle. L’OMS réclame donc aux autorités syriennes de pouvoir mener sur place des enquêtes épidémiologiques afin d’évaluer les impacts sur la santé et pouvoir fournir du matériel médical si nécessaire.