C’est à Osaka, au Japon que s’est ouvert hier, vendredi, le sommet du G20. La ville portuaire, située à l’ouest de Tokyo, accueille pendant deux jours les chefs d’État et de gouvernement représentant quelque 85% du Produit intérieur brut du monde. Les États-Unis, à travers Donald Trump, feront face aux Chinois, au plan commercial et aux Iraniens et Coréens du Nord, au plan géostratégique. Le climat, porté par Emmanuel Macron risque d’être marginalisé.
Le sommet du G-20 qui se déroule depuis hier au Japon, sera forcément dominé par des rencontres bilatérales. La guerre commerciale qui fait rage entre Américains et Chinois depuis que Donald Trump a décidé de rehausser les taxes sur 200 milliards de dollars de biens chinois, entraînant une réplique chinoise sur 60 milliards de dollars de produits américains.
Comme si cela ne suffisait pas, Donald Trump menaçait encore “d’imposer dans les prochains jours, de nouvelles taxes douanières sur quelque 300 milliards de dollars de biens chinois exportés vers les États-Unis, si un accord n’est pas trouvé durant le sommet“. Suffisant pour que le Président chinois Xi Jinping, s’emporte et menace, de son côté, de “créer sa propre liste noire d’entreprises étrangères « non fiables » dont la composition n’a pas encore été dévoilée“.
Seul bémol, la presse chinoise a fait état d’un éventuel accord de principe, qui sera conclu entre Trump et Xi Jinping “traduisant une trêve provisoire de six mois“, lors d’une rencontre bilatérale, prévue ce samedi entre les deux chefs d’État. Les 18 autres chefs d’État, présents au sommet, seront assurément favorables à une telle trêve, dont l’absence aurait des répercussions sur le commerce mondial.
Le nucléaire, sera également, l’un des dossiers chauds du sommet. Sauf que là aussi, les différends qui existent entre Américains et Iraniens, d’un côté, et Américains et Coréens, de l’autre, ne seront réglés que par des rencontres bilatérales. Ce qui fait dire à certains commentateurs, que le sommet d’Osaka “sera celui des rencontres bilatérales“.
En revanche, s’il est permis d’être optimiste par rapport à une éventuelle trêve américano-chinoise, il n’en sera pas de même pour ce qui concerne le dossier nucléaire où les États-Unis ne parlent pas le même langage que l’Iran ou la Corée du Nord. L’attaque contre le drone américain par des missiles iraniens, la semaine dernière a envenimé la tension, déjà vive entre les deux protagonistes.
Outré par les sanctions économiques américaines, l’Iran ne cesse de déclarer “qu’il n’est pas prêt à négocier avec les États-Unis, le couteau à la gorge“. Il n’en est pas de même avec la Corée du Nord, dont Donald Trump ne cesse de faire des clins d’œil à son président Kim Jong-Un, en dépit des réticences, notées chez le guide coréen.
Ces dossiers brûlants, risquent de faire attendre, pour la prochaine fois, le président français Emmanuel Macron, venu au sommet, avec le dossier du climat, en bandoulière. Le président du Sénégal, Macky Sall, une des vedettes du sommet, tentera de faire entendre la voix de l’Afrique sur toutes les questions qui seront soulevées au cours de cette rencontre des grands.
À signaler que, sur le climat, Macron est parvenu à faire maintenir le statu quo, par rapport aux accords de Paris. ” En dépit des désaccords, les lignes rouges n’ont pas été franchies “, a reconnu Emmanuel Macron.