Ousmane Sonko tourne le dos au dialogue national.

Décidément Ousmane Sonko cherche toujours à profiter de toutes les opportunités pour faire le buzz et se mettre en scène. S’il faut mentir, il ne se gêne pas, s’il faut crier avec les loups, non plus.

Il vient de sortir du bois, après la cérémonie de lancement du dialogue national qui a été magnifiée par tous les citoyens soucieux de voir se renforcer la démocratie sénégalaise.

Pour faire entendre sa différence, un autre son de cloche, un discours tout en décalage qui trahit son incompétence politique et sa méconnaissance des réalités nationales.

Sonko affirme qu’« il n’y a pas de catastrophe qui justifie l’organisation du dialogue national » et qu’il ne comprend pas pourquoi « un président élu avec plus de 58% a besoin d’organiser un tel dialogue aux allures de conférence nationale » ? À l’évidence Sonko l’a tout faux, comme d’habitude !

La démocratie exige un dialogue permanent entre tous les acteurs, pas seulement les politiciens qui sont peu représentatifs. Hier, étaient présents au Palais de la République les hommes politiques, mais aussi les leaders syndicalistes, les chefs coutumiers et religieux, les têtes de file de la société civile etc. Et ce n’était pas une première, contrairement à ce qu’il laisse penser.

Effectivement, il n’y a aucune catastrophe nationale, encore moins un besoin de « conférence nationale », ni rien qui puisse perturber le fonctionnement normal des Institutions de la République. Il y a une volonté d’échanges et de concertation périodiques sur toutes les questions qui se posent dans le pays, sur tous les plans et qui méritent des solutions consensuelles. Le dialogue renforce la démocratie et, celle-ci la suscite nécessairement.

Il s’agit d’une relation dialectique que Sonko a, peut-être du mal à comprendre. Il devrait s’adresser à ses « amis » de l’opposition pour savoir pourquoi ils ont accepté de répondre à l’invitation du président Macky Sall ?

En vérité le parti de Sonko avait donné son feu vert et demandé à son leader de participer. Sa rebuffade démontre qu’il ne tient aucun compte des avis de ses militants et se comporte en dictateur, et en bon intégriste qu’il est.

Sonko est un homme dangereux qui, à force de vouloir faire le buzz par tous les moyens, est prêt à mettre de l’huile sur le feu de tous les antagonismes et/ou différends, entre citoyens.

La sérénité affichée, hier, par l’ensemble des participants au dialogue est une menace pour sa stratégie de la confrontation permanente avec le pouvoir. Il se démarque pour s’affirmer comme « opposant irréductible » et il cherche aussi à tendre la main à Wade, le seul, avant lui, à décliner l’invitation au dialogue. Mais les deux démarches ne peuvent converger car les objectifs sont divergents.

Pendant la présidentielle, Wade avait refusé de soutenir Sonko, même en l’absence d’un candidat PDS. Il l’avait reçu en audience pour lui prédire…la prison après l’élection. Sonko, par son acte de défiance, vise aussi à détourner l’attention sur les enquêtes en cours de la commission parlementaire en charge du « dossier des 94 milliards », dossier qu’il avait mis sur le devant de la scène, par ses déclarations péremptoires et contradictoires.

Au lieu de faire des conférences de presse sur le dialogue national, pourquoi ne va-t-il pas répondre à la convocation de la commission d’enquête parlementaire ? Parce qu’il serait sur le grill des questions de ses collègues députés, pour expliquer, par exemple, comment les « 94 milliards dont il a parlé dans un premier temps, sont devenus, miraculeusement 46 milliards » ?

On comprend pourquoi Sonko n’aime pas dialoguer. C’est beaucoup plus facile de faire des monologues ou de soliloquer.