Le Sénat vote l’interdiction des signes religieux lors des sorties scolaires.

Les mères qui portent le voile devraient-elles être autorisées à accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires ? Cette question, aussi surréaliste qu’elle puisse paraitre, a été posé aujourd’hui au sénat français. Et l’institution, dominée par l’opposition de droite, a dit Non !

Les sénateurs ont en effet adopté mardi une proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires et par signes religieux on veut notamment dire « Voile » précisément.

Votée au Sénat par 163 voix contre 114 et 40 abstentions cette proposition a peu de chances d’être votée par l’Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle. Toutefois, elle a de nouveau fait de la France la risée du monde.

Dans un article paru dans le quotidien allemand « Süddeutsche Zeitung » et relayé par le « Courrier international », la journaliste française Nadia Pantel a rappelé qu’en début d’année, des Français en colère ont empêché le détaillant d’articles de sport Décathlon de commercialiser un hidjab pour la course. « Ce qui a permis d’éviter des activités radicales telles que la pratique du football ou du jogging par les femmes » a souligné la correspondante du journal allemand sur un ton ironique.

Dans cette chronique parue une journée avant le vote, la journaliste affirme que « ce qui est révélateur, c’est que le voile compte peu quand ce sont des femmes de ménage qui le portent, ou des assistantes qui veillent sur les petits Parisiens dans les crèches. Les salaires modestes peuvent bien porter ce qu’ils veulent ». Le voile ne devient objet de contentieux politique que quand les femmes qui l’arborent veulent montrer ce que le foulard est justement censé les empêcher de montrer : qu’elles font sciemment partie de la société, toujours selon la journaliste.

Pour l’AFP, « le sujet du voile soulève régulièrement des polémiques en France, un pays attaché à la laïcité, suscitant souvent l’incompréhension à l’étranger », lit-on sur une dépêche annonçant l’adoption de ce nouveau texte polémique. « Le vote du Sénat intervient de plus dans un climat tendu au lendemain de l’attaque contre une mosquée à Bayonne (sud-ouest), qui a fait deux blessés graves », rappelle l’agence de presse française.